La Route du Crabe

1 septembre 2023

Le dernier bain chloré

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29 août 2023

Un dernier cocktail

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28 août 2023

Errances dans la vieille ville

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26 août 2023

Une nuit de transition

Le retour en pleine nuit vers notre point de départ du midi, l'embarcadère du chantier naval d'Üçagiz et son terre-plein qui éprouve un soleil perpétuel, prend un caractère quasiment onirique. Notre jeune conducteur guide sa barque motorisée sans broncher, nous contournons les îlots rocheux de Simena qu'il éclaire de temps à autre de sa puissante lampe-torche. Notre silence en dit long sur la qualité de la contemplation du moment : une lune au trois-quart, des étoiles par centaine, une mer noire qui file de chaque côté et les contours rocheux qui se dessinent au fur et à mesure que nous avanons. Les lumières de Simena, l'ombre de Kekova disparaissent au moment de franchir le passage qui protège la rade du port d'Üçagiz, droit devant. Quelques derniers éclats de lampe-torche, la barque prend vers la droite, la nuit est belle et les paysages sont mystérieusement envoûtants. Nous débarquons sur le même ponton, plaquons nos bagages dans le coffre avant de grimper dans la voiture pour se lancer vers Antalya.

Le bourg d'Üçagiz passé – celui que j'avais découvert il y plus de dix ans pour y garer ma voiture de location et continuer l'escapade à pied –, on suit Kaleüçağız Köyü Yolu pour rejoindre la bifurquation à Çevreli. Le temps de percevoir la beauté nocturne qui se dérobe dans mon rétroviseur et nous croisons la seule âme vivante du coin, un âne imperturbable qui longe le bas-côté ; légère embardée pour doubler la bestiole. La route à destination de la D400 semble belle, presque sauvage par endroit. Peut-être qu'il faudrait y revenir de jour. Les lumières de Demre et l'agitation de Kömürlük Caddesi, puis la lagune de Beymelek, point de repère évident à chaque escapade dans les parages. A l'arrière, les passagers dorment dans une moiteur que la climatisation peine à réguler. A l'avant, la seule radio convenable a été zappée trop vite. Jeu de plein-phare et de feu de route sur les virages en lacets qui nous tirent jusqu'à Finike. Je connais trop bien ce qu'il me reste à faire une fois la longue baie de Finike franchie : bifurquer à Kumluca et remonter dans les montagnes qui veillent sur Adrasan, Çıralı, Tekirova, Çamyuva, Kemer.

Je croyais nécessaire de m'arrêter pour un thé, une cigarette et un bol d'air avant d'entrer dans l'agglomération grouillante d'Antalya. Mais c'est fait directement en presque quatre heures de route jusqu'à l'appartement familial de J. que nous déposons en proposant un nouveau rendez-vous dans la folie urbaine qui maintenant nous enveloppe.

26 août 2023

Simena, la paresseuse

La veille au soir, abrutis de soleil et de sel, nous avons pris l'option de se poser dans un joli endroit. Tout le monde se pouponne, ce temps est aussi sacré que le Coran ici. Je pense que tout le monde voulait se mettre à la cool. On nous amène jusqu'au Pells à travers les sokak qui me rappellent toutes des souvenirs. Les montées, le sarcophage lycien ou la tombe des rois ou le Kral Mezarı, les fleurs des bougainvilliers et des autres arbustes dont je ne saurais prononcer ni le nom, ni l'essence. L'appel à la prière au loin. Sous des ventilateurs massifs, les uns discutent, les autres remplissent le temps avec leurs yeux rivés sur une console ou rivés sur l'instant. Plusieurs hésitations plus tard – l'indécision vit comme un océan sous la gouverne de la lune qui ce soir-là est à mi-chemin vers la super lune du 1er ou du 31 août –, nous revenons dans le club d'hier. Sans folie, mais enivré(e)s de quelques cocktails, retour à la pansiyon. Demain est un jour indéfini.

Quelques coups de fil pour connaître notre déroulé final du jour. L'affaire n'est pas tout à fait réglée au petit-déjeuner – il faut se séparer d'un de nous – ni au moment de faire les courses à Migros, mais sur la route, si je me souviens bien. Le rendez-vous est pris, cela semble plutôt simple. On viendra nous chercher en bateau. dans la crique orientale d'Üçağız, tourner au niveau du parking pour s'enfoncer dans la nature sur une mauvaise route vers Üçağız Mezarlığı. J'ai reconnu cette route de Kaş au parking des embarcadères. Cette sorte de route dans un no-man's land turc et ces arbres ou végétations qui la bordent. On continue toujours sur cette mauvaise route, de plus en plus circonspect. L'arrivée dans cette petite rade et les indications alentours sonnent le succès. Garé sur une place en terre périmétrée d'engins de réparations navales et de tas de ferrailles, l'équipage réduit depuis ce matin monte à bord d'un bateau en direction d'un spot pour la journée où on ne fera rien de plus que discuter, manger, boire et aller se baigner. Teras Paradise Guest House. On remplit le temps, c'est fabuleux comme on peut le remplir simplement quand on est adulte et comment on doit chercher pour le remplir quand on est enfant. Mon fils est mon compagnon du jour, à l'exception lorsque je m'aventure dans le tour de l'îlot et sa partielle exploration. Il faudrait me renseigner sur cette citerne ou ce puits de moelons. On reprend notre aventure ensemble en s'enfonçant dans les hauteurs de Simena vers le Kale et ce qui semble être une sorte de petit théâtre (à creuser, cela aussi). L'entrée payante qui se situait au niveau de la mignonne mosquée ne nous a pas ralenti, on est rentré sans savoir. Point de vue sensationnel qui me fait dire que nous ne sommes pas tous faits du même bois ; d'ici, je devine l'endroit où les filles sont et de là, M. imagine les raisons de la présence d'un canon de fer qu'il chevauche. Vers l'intérieur des terres, je revois ces tombes lyciennes que j'avais parcourue à pied la première fois à l'aller. Je les reconnais et je me remémore cette errance seul, broyé par les sentiments et illuminés par l'histoire qui m'entourait. Je perçois aussi notre voiture garée dans la crique. La boucle est bouclée, j'ai enfin saisi la géographie du lieu. On rebrousse chemin, le même, pour ne pas se faire pincer. Le lézard bipède s'est définitivement barré, les oies ou pintades sont toujours bruyantes, la machine à coudre décore toujours ce parapet. Le soleil se fait moins fort, il est temps d'aller se baigner une dernière fois à son couchant, près de la tombe ensevelie. Quelques pauses photographiques, quelques frissons devant les crabes, une douche, un repas à la nuit tombée.

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25 août 2023

Une prolongation, please

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24 août 2023

Objectif : plage

Ce matin est plombé par un soleil ardent et sans scrupule pour les couche-tard énivrés ou les couche-tôt désemparé de la veille. Bien qu'un peu tous dans le coatlar, on a pour objectif de passer une journée à ne rien foutre, inclus bavarder, grignoter et ordonner une boisson – selon l'envie de se booster ou celle de embrumer les sens –, donc on s'élance après le départ de tous les autres vers notre plage, destination de notre journée écrasante. Le réflexe est réapparu vite : en entrant dans la voiture, on s'est déjà habitué aux 30°C qui pointent, on accepte cette nouvelle bouffée de chaleur tout en claquant les portières, chacun attend que la clim' s'allume et le conducteur démarre vite le moteur. La soufflerie entre en action. Sur des pneux que je trouve particulièrement sous-gonflés, on file à gauche de la rue pavée des pavés méditerranéens. Et on se lance dans la presqu'île occidentale à laquelle tient tête la grecque Kastellórizo. Première tentative : İnceboğaz Çınar Plajı. C'est bourré à craquer (plage publique). Deuxième possibilté : Belediyesi Halk Plajı. On passe (plage publique). Troisième tentative : Hidayet Koyu Plajı (plage privée). C'est plutôt rempli et les prix semblent excessifs. Je m'interroge maintenant quelques semaines plus tard pourquoi nous n'avons pas continué jusqu'au bout ; je crois comprendre en me plongeant dans les applications Google qu'il ne s'agissait ensuite que de villas et d'hôtels luxueux ayant colonisé tout le reste de la côte. U-turn, on repasse devant les deux premières plages et on franchit cet isthme que j'avais imprimé à l'époque, quand je venais de la rencontrer et qu'on s'était échappé jusqu'à Kaş, jusqu'à se prendre la tête pour la première fois ici même. On revient sur nos pas jusque dans le centre à cause d'un sens-interdit en hésitant sur la nouvelle option de monter à bord d'un bateau qui nous mènera sur une île avec une plage, sans doute avec du monde... Je remonte cette rue pavée encore une fois pour aller tout droit. Ma pansiyon était ici, j'avais reculé la voiture de location jusqu'à toucher. Je devine le théâtre et nous avançons sur la rive sud d'Antiphellos. Les filles descendent pour vérifier Kaş Camping. Les deux mecs font semblant de s'occuper enfin en allant gravir les gradins du théâtre. Le mou Boba Fett aussi. Le spot est trouvé. C'est finalement la vieille institution touristique de l'endroit qui nous ouvre son décor. Chaises-longues au bord des rochers, panorama depuis la ville jusqu'à sa pointe orientale et l'île européenne, table pour entreposer toutes les affaires transportées dans nos sacs dont nos clopes et nos briquets, ponton à portée pour sauter à portée de terlik. L'indécision a ses secrets pour lesquels je m'émerveille tant que cela dilue mon impatience. On passe cette journée à ne rien foutre, hormis les bains, les sauts ou plongeons et les promenades au masque et tuba pour débusquer une chose qui nous régalera les yeux. Et on s'enlace avec N. comme pour célébrer quelque chose en se rappelant d'où on vient.

23 août 2023

Redécouvrir Kaş

Une fois échappés de la longiligne Antalya et après avoir franchi la barrière montagneuse de Lycie – nous ne bifurquerons pas cette fois à gauche –, je retrouve la route côtière qui nous amène à Kulumca dont les atours kitch demeurent, puis Finike, porte de mes anciennes pérégrinations des années 2010-2012. Cette fois, plus vieux et plus envieux, on s'interroge sur notre capacité à vivre ici, je mate les deux façades qui me semblent historiques, N. mate le style urbain. On s'interroge tous les deux, puis on s'accorde tous ensemble à convenir d'une pause. D400, un air de route californienne, me semble-t-il, et un vériable retour en arrière aussi. J'avais longtemps désiré continuer la route pour sortir d'Erentepe, me voici comblé. Un freinage adroit et un virage à gauche vers la mer pour pénétrer dans le drôle de temple bas de plafond Veli nin yeri/bayat çaycı. Les coquillages et bricoles suspendues partout tintinnabulent. L'esprit du lieu nous convient parfaitement. Café, ayran, toast, que demander de plus pour réussir cette pause.

La mémoire m'apparaît dans toute sa puissance encore. Les lacets me reviennent. La dernière montée avant de prendre à gauche vers Kaş. Les panneaux des sites archéologiques que je n'ai pas encore vus. Ce croisement où jadis les flics vous arrêtaient pour contrôler votre identité en pleine crispation kurdo-turque, alors que vous n'étiez qu'un jeume couple éperdument et imbécilement amoureux. Je n'ai plus d'appareil photo depuis quelques temps, aussi je me délecte différemment des panoramas qui se succèdent. Réapparaît la ville écrasée par ses hauteurs, ses archipels et sa mer. On descend jusqu'à retrouver cet otogar vécu, cette mosquée contournée, ce carrefour et cette rue pavée empruntés. Sauf qu'en guise de retrouvailles, je découvre un autre rivage de Kaş : ce petite havre Vira Kasap Yusuf'un yeri qui borde la grande route et qui pourtant offre un apaisant rendez-vous avec la baie plaisancière du coin coincée entre la péninsule occidentale de Kaş et Gurmanlı Adası. De quoi nager jusqu'à la plateforme en cubes de plastique que découvre M. pour sa première fois et de quoi s'endormir au soleil couchant sur un mètre de petits cailloux en contrebas de notre table à manger. Le soir tombe, nous décidons d'y rester pour s'offrir notre premier repas au rakı. L'enivrement, la chaleur du jour ou du repas nous avalent les uns après les autres. La soirée ne se finit pas forcément et nous filons vers le club où un concert a lieu. Mon fils joue et se bagarre contre la fatigue, les filles parlent en turc et je regarde le concert. Notre dernière camarade dort déjà. J'ai retrouvé cet endroit différemment, mais certainement.

20 août 2023

Konyaaltı Plajları

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19 août 2023

Antalya shopping !

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18 août 2023

Du clair à l'obscur

De la plage à Chimera.

17 août 2023

Çıralı, les retrouvailles

Hésitation qui au bout du compte n'aurait pas dû être. Nous revenons sur Çıralı après trois années de pause. Si le site semble inchangé, il paraît quelques évolutions.

14 août 2023

Belek, plastic passion

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11 août 2023

Antalya

Lieu familier, salle d'attente défraîchie bleu lavasse avec ces sièges dont je n'ai jamais su s'ils étaient adaptés ou seulement sortis d'une centrale d'achat pour équipements et infrastructures de transport. Ca sent la panique et l'agitation pour certains. Les gens à la bourre, les autres qui meublent leur longue attente à peine sortis du contrôle dans des espaces duty-free plutôt ridicules. En route pour Birmingham. So what !

Retrouvailles avec la nuit d'Antalya et l'animation intense de son aéroport. Les Anglais euphoriques, éreintés par ce vol et agités par leur premier soir de vacances fuient. Je retrouve Anne et Baba dans une atmosphère moite typique. Je reconduis sur cette route empruntée tant de fois quand les morts étaient vivants. Et puis l'appartement tant apprécié. Le périmètre marqué par ses hauteurs urbaines et les lumières et les sons de la nuit.

Evidemment, tout ne serait pas banal sans un passage au Carrefour du coin avant de rejoindre la falaise et sa plateforme bétonnée et couverte de sezlong. Antalya m'accueille comme à son habitude.

25 mai 2023

Vieille histoire finalement parce qu'elle me fait

Vieille histoire finalement parce qu'elle me fait remonter aux derniers voyages en Espagne quand notre père appréciait les dernières découvertes musicales de mon frangin. Les hommes et la nature, les hommes et les femmes, les samples d'animaux, les êtres et les ruptures. Je remonte aussi vers la salle de la Cité à l'occasion d'une Black Session hivernale aussi stupéfiante qu'envoûtante. C'était l'époque où la vie à Lyon se finissait et l'époque d'une mélancolie que de nombreuses chansons de Murat illustraient bien. Je repense à Taormina aussi et au chapeau de paille. Et mes spleens interrompus des lignes de basse de Lilith. Je n'ai jamais manqué ses nouveautés, sans forcément m'y attarder, mais il était tellement existant dans ma trajectoire d'adolescent à père. Le coup est parti, la douleur se diffuse comme une verveine un soir de solitude.

30 avril 2023

Jour 4

Longue route vers le nord, interminable à cause d'une erreur d'orientation et de concentration. A quoi bon se plaindre d'arriver si tard et si fatigué quand on a pris un bain dans une piscine jusqu'à 13h, séché au soleil en pique-niquant et fait une pause dans le village aux pierres rouges le plus connu du coin. Même s'il draîne autant de monde et qu'il s'y vend une variété incroyable d'articles si bien que n'importe qui se laisse tenter, ses ruelles pavées, ses édifices médiévaux, ses lignes de fuite dans le vert profond de la nature environnante comme cette terrasse de transats pour déguster un café avant le grand départ sont exquis. Dernier compagnon de notre voyage, une chauve-souris.

29 avril 2023

Jour 3

Après le voyage au centre de la terre d'hier, nous voilà rentrés du Périgord noir  23h30 –, nuit noire, pluie drue. J'ai encore ce sorte de tournis dans les yeux après 1h30 de virages le long d'une route inconnue, de vallons et lignes parfois droites illuminés par intermittence en plein phare. Des œuvres pariétales encore inexpliquées aux châteaux qui bordent la Dordogne, des rues pavées et escaliers usants des villages accrochés à flanc de façades calcaires aux ruelles médiévales de Sarlat... jusqu'à la nuit tombée. Un nouveau compagnon pour cette journée : un louveteau qui viendra compléter la famille Papo.

28 avril 2023

Jour 2

[Mon fils me demande pourquoi j'écris. Il ne se souviendra sans doute pas que nous avons évoqué pour la première fois l'existence de ce blog ce soir]. Arovane & Taylor Deupree... Des histoires de dolines, de karst, de roches carbonatées, d'inventeurs fous de spéléologie, de dizaines de mètres sous terre et d'érosion millionnaire. De gouffre, de sanctuaire, de routes empruntées pour se sauver du béton, sonder son âme et sauter dans le vide. Des rocs et des terminaisons en "ac". Et puis, la recherche d'un maillot pour couronner la fin de journée d'un bain dans une eau chlorée à 24°C, tandis que la Dordogne ne cesse son manège habituel. On a traversé les paysages d'une campagne paisible et véritable et des années, des âges, des ères en une journée.

27 avril 2023

Jour 1

Sous le ciel étoilé en Dordogne  celle-là qui tourbillonne à cent mètres de moi , animé de quelques satellites et charters, je guette les lueurs de l'abbatiale St-Pierre et les pas feutrés d'un chat rouquin. Les insectes se sont couchés enfin, comme mes deux acolytes. Beau moment pour siroter une bière IPA corrézienne. La longue route jusqu'à ce coin paisible est encore une fois apparue comme une nécessité. C'est la voiture de mon père qui nous emmène dorénavant. Arovane & Taylor Deupree me glisse vers le sommeil plus que la nuit elle-même. Les sculptures en ronde bosse du portail méridional de cet édifice du 12e siècle, les figures grotesques et monstrueuses, les visages effrayés des hommes la rempliront, cette première nuit à Beaulieu-sur-Dordogne.

22 février 2023

L'idée de boucler l'escapade par une nouvelle

L'idée de boucler l'escapade par une nouvelle escale sur Bordeaux s'est frayée un chemin dans nos cerveaux depuis hier, comme si nous ne voulions pas finir ce séjour loin de chez nous, mais pas si loin comme nous aimons à le répéter devant nos cafés ou nos verres déshydratants.

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