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La Route du Crabe
24 avril 2022

Bourgeoise et populaire

     La tante Jacqueline, voilà ce qui me vient à l'esprit quand j'entends Deauville ou Trouville. Ce jour, les deux communes ne vivent pas l'agitation de l'été, il est sûr, mais elles frémissent d'un quelque chose qui pourrait nous convaincre de... je ne sais pas en fait. Je bloque sur deux choses sans nier l'esthétique structurelle et formelle des villas organisées autour du centre : ce boulevard à quatre voies qui longe la plage, cette promenade un peu défraîchie, « des planches » sans charme véritable, hormis cet établissement des bains de mer et ces malicieuses inscriptions au nom de stars anglaises et américaines... La route D513 nous ramène dans un univers plus motivant, nous progressons le long de l'estuaire de la Seine en direction d'Honfleur. La découverte s'avère à la hauteur des espérances. Il y a définitivement quelque chose de vrai dans ce port aujourd'hui touristiquement étouffé. Nous nous égarons dans les ruelles montantes vers le Mont Joly avant de revenir en arrière, chez nous, à l'ouest.

Deauville

Honfleur

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24 avril 2022

Tu veux voir la guerre ?

     C'est le hasard des combinaisons quotidiennes de mon fils qui nous a entraîné là. C'est l'occasion aussi de pousser jusque dans ces terres voisines, longtemps délaissées malgré leur beauté évidente. Un déplacement effectué il doit y avoir 10 ans vers Grandcamp-Maisy que je prolonge jusqu'à la Pointe du Hoc : rentrer en « terres américaines » pour commencer le récit du D-Day... Poursuivre le long de la côte, un parcours jalonné de plages aux surnoms anglophones, de chars Sherman ou M10 Wolverine, de vestiges de pontons Whale ou autres, de monumentales sculptures consacrant l'honneur de soldats venus participer au débarquement pour libérer la France. Se promener et méditer parmi les plus de neuf milles tombes du cimetière américain, se laisser saisir par l'étrange beauté du site et du Star-Spangled Banner. Achever la journée dans la campagne normande de Longues-sur-Mer – ses bunkers allemands pour dernier terrain de jeu et d'imagination – et filer droit vers l'hôtel de Villers-sur-Mer. La Manche à deux battements d'ailes.

Cimetière américain

Overlord Museum

 

18 avril 2022

Dans un mois

     A la réception de l'invitation de notre amie turque/écossaise, je sens une profonde vibration me remplir : un vieux truc se ranime comme si j'étais une machine rouillée qu'on rallumait. Il va falloir tenir bon et dissimuler un mois durant cette destination surprise déjà envisagée lorsqu'a surgi le COVID dans nos mondes. Ce ne sera pas Rome, ce sera l'Ecosse.

13 avril 2022

Feu !

     Annulé pour des raisons sanitaires qu'on n'oubliera lentement, loupé bien avant par fainéantise et à cause de postures casanières, ce concert nous donne enfin l'occasion d'un retour dans une fosse débordante. La setlist finit par me convaincre, faire oublier les scintillements des portables, surtout lorsque deux morceaux du précédent album sont lancés, ils font écho au temps de la Sicile... En 2013, pour les bars en Trans, le bar de la Trinquette accueillait déjà Feu! Chatterton, autre époque... Un groupe d'un an et demi, cinq Parisiens de 25 ans en moyenne mais, ce qu'on voit surtout, c'est Arthur, le chanteur. Un air de dandy gainsbourien, une moustache d'hidalgo de pacotille et une cravate improbable. Ça a des airs de poésie urbaine, de slam devenu musical. Des histoires d'amour, d'amis, de bateau, de disparu... Des guitares assez rock, côté progressif. L'ensemble a du style, vraiment. C'est encore jeune, mais les mélodies collent aux oreilles comme du chatterton. Vivement la suite (Ouest-France).

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