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La Route du Crabe
21 août 2017

Route du rock (été 2017)

> Dans la cour du fort, deux soirées ensoleillées, étoilées mais venteuses... Du beau monde croisé de ci de là jusqu'à la solitude inhabituelle sur la départementale 137.

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Vendredi : pour la toute fin de Froth (19:10), l'attendue PJ Harvey (20:30) depuis que Murat avait chanté son galurin rouge sang (pour mémoire, dans la setlist : Shame, Dear Darkness, White Chalk, 50 Ft Queenie, Down By The Water, To Bring You My Love), les rageux d'Idles (23:25) et le couche-tard Dj Shadow (3:45). Evidemment, il aura fallu faire des pauses durant Thee Oh Sees & Helena Hauff captés et appréciés de loin. La fraîcheur entre autres choses aura eu raison de beaucoup de festivaliers se sentant probablement abandonnés par les guitares après 1 heure du matin... L'electro a cette qualité de veiller les corps et les esprits éreintés. Tenant bon jusqu'à la fin du set graphique du dj californien, je devais malheureusement me contenter de quelques bons samplings issus d'Entroducing (Building Steam with a Grain of Salt, Midnight in a Perfect World) et d'autres anciens LP.

Dimanche : Interpol qui venait célébrer son premier album Turn on the Bright Lights (comme le mentionnait quelqu'un, en entendant sa voix de canard, on se souvient pourquoi on n'avait pas vraiment écouté à l'époque), Ty Segall (d'une oreille distraite mais submergée) et Tales of Us. <

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11 août 2017

Gand/Gent

> A l’invitation de nos hôtes, nous empruntons une dernière fois l’E40 en direction d’une ville échappée de nos prévisions. Mal garés, nous commençons à avoir l’habitude de suivre la direction du beffroi. La classique grand-place et ses pignons à redents, les carillons et les tramways qui orchestrent la symphonie typique de la Flandre, les frites croquantes et tendres, les bières locales, les ponts qui enjambent le Lys et l’Escaut et font que Gand semble davantage canalisée que Bruges. Il est certain que la confluence inspire une atmosphère bucolique et conviviale à la ville ; on n’est pas loin de préférer un tel site à sa voisine pourtant mieux réputée. Faire le tour, errer de pont en pont, observer les bateaux et les volatiles qui peuplent les canaux, découvrir le mode de vie du samedi, scruter les façades de pierre finement appareillées, outrageusement décorées de dorures, de verres et de statuaires, apprécier les rayons du soleil quand ils transpercent le plafond nuageux qui règne depuis le début de la semaine. Se perdre… se retrouver… On rentre sur Bruxelles comme on rentrerait presque chez nous : la route est sûre, l’arrivée sur le périphérique sans surprise, l’impressionnante silhouette de la basilique ne nous étonne plus, le passage dans les tunnels est même devenu un jeu pour M., bref Bruxelles est un « chez-nous » de plus dans ce foutu monde. <

10 août 2017

Anvers/Antwerpen

> S’il n’y avait pas eu le Museum aan de Stroom (MAS), serions-nous venus nous confronter à cette grande agglomération portuaire ? L’arrivée est chaotique, d’une part nous sommes étrangers aux axes de circulation, d’autre part nous sommes face aux chantiers d’entretien urbain de l’été qui condamnent plusieurs accès à la vieille ville. Perte de temps oblige, il faut d’abord se sustenter, prendre sur soi lorsque M. se casse la figure sur les pavés en pourchassant un pigeon, puis vaquer docilement vers l’Escaut. L’impression est sûre : Anvers montre un caractère industriel et un visage austère où le tertiaire prend peu à peu ses aises. Les architectures contemporaines s’agglutinent aux vieilles maisons à pignon à redents, les architectures du 19e siècle exposent leurs atouts. Anvers est travailleuse. La grisaille domine de surcroît et enveloppe notre errance jusqu’aux bassins à flot. De là, on se dit qu’il ne faudrait pas rater l’impressionnante gare ferroviaire, considérée comme l’une des plus belles du monde (selon Newsweek, attention !) : Antwerpen-Centraal thrône depuis 1896. Trainspotting. <

8 août 2017

Bruges/Brugge

> Ligne droite, route sous contrôle des conducteurs de camions : nous dépassons Antwerpen, puis Gent à destination d’un endroit moins pollué par la tension commerciale européenne et internationale, mais sans doute davantage par le tourisme. Tout le monde connaît cette ville pour ses canaux qui contraignent le Reie tout autour de la cité historique. On se gare on ne sait où, on prend les rues piétonnes au hasard avant de repérer à contre-jour les grandes silhouettes des monuments emblématiques brugeois. Flâneries d’un mardi après-midi sur les pavés médiévaux, le long des murets qui dominent la rivière, sur les ponts qui l’enjambent… comme tout le monde. Ce café qu’accompagne un très bon spéculoos face au pont …. nous abrite temporairement de la chape nuageuse qui vient de condamner le ciel. La Grote Markt n’offre pas le charme attendu, la faute au temps sans doute. Nous partirons sans avoir tout parcouru, là n’était pas le but, mais avec l’impression qu’il faudrait quelque chose en plus pour tomber amoureux de cet endroit : une ambiance hivernale, de l’argent à dépenser, une visite plus culturelle ? <

7 août 2017

Bruxelles/Brussel

> La Côte d'Albâtre derrière nous, les étendues céréalières ennuyeuses de la Somme se succèdent. Il me faut remonter à près de vingt ans pour me rappeler que j'avais déjà emprunté ces routes. Mais la destination me semble familière, j'y suis allé cinq fois en l'espace de cinq mois : gares du Nord, de Lille Flandre & Lille Europe en direction de Bruxelles-Midi et ces rails qui défilaient en nourrissant mon impatience. La dernière fois que je déambulais à Bruxelles, c'était le 11 octobre 2010. Je rejoignais N. avant qu'elle saute dans le vide peu de temps après. Depuis, nous avons souvent envisagé d'y retourner... Et c'est finalement à trois que nous arrivons sur le ring 0 normalement chargé pour cette fin d'après-midi.

Passer les bois de la Cambre. Revoir le tramway de l'avenue Louise, deviner les étangs d'Ixelles en contrebas sans en être sûr. Longer le parc dans lequel nous avions trinqué au champagne à tes 26 années. Cibler la petite terrasse du café de la rue du Jardin des Olives, s'y attabler pour un toast, comme avant, pendant que des trombes d'eau animent la ville et motive notre nouveau compagnon de voyage (s'il savait !). Filer dans les rues commerçantes pour acheter des bottes en passant par la grand-place, la plage St-Géry, la place Ste-Catherine. Sourire car le soleil pointe à nouveau à cet endroit précis. Prolonger jusqu’à Rogier qui s’est paré de nouveaux atours. Faire attention à toutes ces coïncidences qui ponctuent ma vie et auxquelles je crois : l'enseigne du coiffeur MILAN, l'hôtel de la rue du Colombier. <

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