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La Route du Crabe
14 novembre 2008

De Soppong, retour à Chiang Mai

> En revenant de l’excursion dans les montagnes, éreinté par les cinq heures de route, mais profondément touché par les rencontres (les écoliers à 7h00 du matin sur les chemins de terre, les autres conducteurs de motobike, les habitants de ces communautés reculées qu’on ne rencontre que lorsqu’on se perd, les vendeurs patients installés sur les routes, les personnes embarquées à l’arrière des pick-up, les femmes un enfant au bras) et sérieusement ému par les points de vue ou les villages (Ban Mae Lana, mon objectif principal) trouvés au détour de pistes difficiles et de foirages complets d'orientation, je devais prendre le bus de 20h et voyager toute la nuit. C’était un programme assez bien ficelé pour une fois. J’avais promis de repasser dans un bar en bordure d’une artère hyper fréquentée pour dire bonjour et boire une bière. J’avais aussi prévu de passer une heure de massage entre les mains de la demoiselle dont j’étais tombé amoureux deux jours auparavant.

Le programme fut perturbé. Le jeune patron originaire de Bangkok me proposait de rester pour passer la soirée avec sa famille réunie pour les vacances : son petit frère derrière le bar, sa sœur aux yeux intriguants, son cousin businessman et sa jolie femme… J’avais déjà bu un verre d’alcool incolore fabriqué localement dont je n’ai même pas retenu la phonétique (une sorte de whisky proposé lors d’une pause en moto en échange d’une cigarette et d’une discussion pleine de mimes et de rires ; les quatre hommes qui bossaient à deux pas dans un site de chutes d’eau s’étaient moqué de mon look). Maintenant, au bar, on enchaînait bière et whisky en parlant de la vie en général, de la musique et de nos vies en particulier. L’horloge tournait, je ne voyais plus très bien comment j’allais éviter de ne pas rater le bus.

Avant de partir manger, j’avais encore subi les moqueries de la masseuse sur ma barbe, revu mon amoureuse, et donné à un éléphant guidé dans la rue devenue déserte des morceaux d’ananas prédécoupés ; ses yeux étaient aussi brillants que les nôtres et aussi malicieux que ceux de la petite sœur ; sa peau rugueuse et recouverte de poils devait être aussi étrange pour moi que mon visage pour les deux masseuses d’en face.

Une fois la soirée finie, le ventre rempli d’alcool et d’épices fortes, la sœur partie avec des mecs on ne savait où, le petit frère couché, évidemment mon hôte me proposa une délicatesse. Je m’y attendais. Une rencontre ne peut-elle être jamais gratuite ? <

soppo

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