Tinghir, le long des reliefs

> Difficile réveil sur les banquettes du salon... Brahim ne s'est pas levé. On ne se lave pas . Je le dépose vers 10h30, je le retrouverai à 12h00.  Ma roue est crevée. Au Café de France, je revois ce même joli visage de Fès. C’est dommage de se plaire et en même temps d'en connaître les limites. Je passe au Tribunal, on me présente à un autre collègue-ami né ici. Le mécanicien et son fiston de 10 ans réparent la roue pour 10 Dh. Même quartier, on entre dans un troquet en travaux (salade et haricots, tajine, jus de banane-concombre au lait). J’offre enfin le repas pour 50 Dh. Pause cigarette sur le trottoir, tout le monde se connaît. La fin approche sous un soleil assez plombant. On est crevé et pris d’un mal de crâne que nous expliquons par le nombre de cigarettes fumées hier soir. Dernière discussion chez lui (la télé allumée avec cette neige qui brouille les visages d'un sitcom marocain). On échange ce qui représente les formalités, mais néanmoins les seules manières de se rappeler/revoir. Je constate qu’on a jeté involontairement le haschich, sans doute dans les poubelles qu’Azdin a chargées en partant. Ça me contrarie... Un premier "au revoir" à Brahim devant son boulot, un deuxième à la sortie du supermarket du coin. Et il me contacte par texto pour me dire que les poubelles ne sont pas loin, vers l’oued. Je rebrousse chemin. Au bout de deux sacs et d’un chat mort, ça y est. Troisième "au revoir".

La route N10 est magnifique. Montagnes noires, plateaux qui s'ouvrent en deux sur des dégagements arides, des oasis ponctuellement mais peu d'errances par ici et ces pointes de vert intense qui affolent continuellement le brun désertique. Blotti contre une vaste palmeraie, تنغير (Tinghir) m'offre une pause réconfortante. Je prends mon temps dans cette maison de grands-parents transformée, alors que le soleil se couche et teinte tous les alentours. Je flâne sur la terrasse, dans ma chambre. Une actrice québécoise très connue est dans les murs. Deux françaises viennent d'arriver. <