De Tafraoute à l'océan

> En début de matinée, le petit-déjeuner à la terrasse qui donne sur la rue principale, je planifie la journée. Il faut se perdre dans les 30 kilomètres pierreux qui me conduisent aux gorges d'Aït Mansour. Dans l'encaissement rocheux, se déploient la fraîcheur et la quiétude d'une magnifique oasis. Je prends le temps de me promener à travers les arbres, de prendre de la hauteur sur les roches. Retour vers le granit rose de Tafraoute, ses formes arrondies et gigantesques ; j'ai le temps de flâner dans les petites rues peu nombreuses. Je m'attarde dans la boutique d'un vieux commerçant, j'achète une théière cabossée. Puis dans la maison d'une famille qui fabrique de l'huile d'argan et ses produits dérivés (j'ai perdu ma première carte mémoire de 4 Go).

La R104 m'emmène vers Tiznit à travers un paysage de vallées arborées et parfois habitées. En franchissant le col de Kerdous, on contemple entre deux camions ralentis par la pente un panorama incroyable. Arrivée et en ville et promenade tranquille dans la médina en milieu d'après-midi, après avoir observé l'animation grandir à la sortie de la mosquée. Retour vers la voiture par la source bleue dont les adolescents profitent (j'ai retrouvé ma carte mémoire).

La découverte d'Aglou-Plage est celle que j'avais imaginée. Même si je me perds sur la piste, je ne tarde pas à trouver au soleil couchant les grottes habitées et l'endroit pour faire un feu et dormir. Le fracas permanent de l'océan qui attaque la plage, cet effet « flanger » de la mer. Les étoiles par centaines. La transformation d’une voiture en habitation, le plaisir de nidifier dans ce contexte. Le camion des voisins avec ses deux fenêtres comme des yeux bienveillants. Les chiens tendus puis affectifs. Les branches de palmiers qui brûlent. Le bruit du vent, des vagues puissantes et les étincelles au large que je suppose être la marque des pêcheurs. Les habitants des falaises. [...] (illisible à cause du vin qu'Amid a renversé dans la voiture). <