Publicité
La Route du Crabe
11 novembre 2011

Safranbolu (Kıranköy)

> Au pied du mur du hammam Cinci, je reviens pour goûter au gözleme (ispanak) qui s’avère être nettement meilleur que celui d’İstanbul. A la même adresse, je mangeais hier au soir des manti après une soupe (mercemek çorba). Le soleil perce enfin, les maisons blanches vont s’éclairer différemment, les pierres ocres et les bois se réchauffer. Les Français ne sont pas fréquents dans la région. Selon les habitants, on trouverait plus souvent des Japonais et des Anglais. Il est vrai que pour le moment mes compagnons de voyage sont de jeunes japonais partis un an ou six mois pour découvrir « L’Europe ». Et oui, ils disent l’Europe. J’erre une dernière fois dans les mêmes ruelles qu’hier, je prends le temps sur chaque pavé. On n’est pas si souvent à portée du keyif. La vue depuis Hıdırlık Tepesi rend compte de ce qu’on a parcouru. Suivent les dérapages vers le musée, les hésitations entre la mosquée, les boutiques à lokum et à conneries touristiques, les tentatives de dénicher des artefacts inédits qui pourraient plaire ou me plaire à offrir. Invité dans un minuscule local par un vieux qui se dirait en français « antiquaire », je sirote un thé et tente de discuter. Je m’échappe pour fumer une cigarette et retrouve les deux ruelles du marché au cuir. Un ou deux thés plus tard, un café turc en plus, poussé par l’envie d’avancer et de parcourir la nuit venue quelques centaines de kilomètres avec l’appétit de Gargantua, je décide de partir sur Amasya via Ankara à 19:15, et non par Merzifon comme je l’aurais souhaité. Une touriste japonaise adepte des grands voyages me prévient qu’un nouveau séisme a touché Van et qu’il est fortement déconseillé de s’y rendre. J’essaie d’apprendre le turc un peu plus chaque journée. J’ai soif de prendre la route, les routes. J’aime probablement plus que je ne le dis les surprises et les imprévus que cela crée et auxquels il faut faire face. <

Publicité
Commentaires
Publicité