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La Route du Crabe
26 septembre 2016

Une nuit dans le ciel

> Pendant que le boeing fend l'obscurité tombée bien avant notre départ, j'observe les traits fins et fatigués de mon fils. Il tardera pas à sombrer après sa partie de rigolade dans le jetway et avec les passagers. Je ne prends plus le temps comme avant de deviner parmi les lumières minuscules qui jonchent le sol ces communautés qu'on ne découvrira jamais, certaines dont on ne sait pas comment elles se sont implantées dans autant de noirceur. Moi aussi finalement, je me sens envahi par une somnolence réconfortante après l'agitation du départ. Les uniformes de la compagnie ont changé ; N. retrouve une collègue avec qui elle partage une boisson chaude au fond de la carlingue. Je viens de m'endormir malgré le ronronnement puissant de l'avion. La nuit se passe au-dessus des populations endormies de la Méditerranée. Bientôt, nous arrivons dans un nouvel aéroport que je n'avais jamais parcouru. Les yeux dans le vague, M. dans les bras ; nous récupérons nos lourdes affaires pour rejoindre une Renault Symbol blanche réservée entre Rennes et Nantes. La fraîcheur ambiante et le vent nous saisissent. Il faut prendre de l'essence, puis une route inconnue, rentrer dans une ville inconnue, rejoindre un hôtel à peu près localisé. Les néons du Halikarnas — fameuse institution de la nuit turque — éclairent notre dernier virage. Il est temps de se reposer avant l'aube égéenne. <

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