> S'achèvent la 33ème édition parée d'une accalmie climatique parfaitement calibrée. Chacun aura son résumé, le plus pointu ou le plus nerveux possible, le plus flou (un jeudi par exemple) et le plus long (un samedi). Il me semble qu'une vague rock et hip-hop a assommé ces trois jours. Étrangement, les quatre groupes que j'écoutais en novembre n'ont pas été aussi percutants que je l'espérais...

Pour commencer cette troisième étape, retrouvailles avec Lady Jane au sud, découverte au nord d'Ava Luna, une véritable bouffée d'oxygène et aperçu intéressant de Wu Lyf (quant à Pigeon John, il s’est vu interdire la sortie du territoire américain par la justice). Pour finir à la périphérie métropolitaine, arrivée pendant Crocodiles, détour pour voir l'effet Dominique Young Unique avant de trouver le bidouilleur Matthew Dear (Soil To Seed) au Hall 9, sans véritablement obtenir la dose attendue. La re-découverte de Joy Fempong sur Filewile, puis PNAU (With You Forever) que je désirai voir en live (mais parfois l'énergie électronique ne crée aucun frisson). Blitz the Ambassador, MC accompagné de six musiciens, Mama Rosin (ces petits suisses aux bons riffs de l'Ouest - Suisse, 20/08/2009), Gonjasufi une étrange concoction musicale à réécouter. Bomba Estéreo (Fuego) parce que l'énergie colombienne se valait d'être ressentie, même si la vraie fin de la partie se déroulait pour moi dans un Hall 3 déserté avec Wooden Shjips (I Heard Vibrations). Batida avant de reprendre la dernière navette de l'année 2010. <

> Reparti au front dès le milieu d'après-midi pour entendre les dernières notes de La Corda, s'impatienter avec Outasight et retrouver des phonèmes asiatiques oubliés avec la chanteuse de Dengue Fever. La nuit tombée, direction les grands hangars de l'aéroport pour Connan Mockasin. Découverte d'Oy (Trolls) incarnée par une artiste à vous couper le souffle (Joy Frempong). Diversion en allant voir Salem, assez peu convaincant pour ma part. Repos sur les mix de Matmon Jazz By Ordœuvre. Déception à l'œuvre avec Shogun Kunitoki (Nebulus). Concrete Knives pour relancer la soirée en mode solo, parce que les électrochocs de M.I.A. n'ont pas suffi. Le thé réparateur et les derniers spasmes musicaux avec System Solar et la fin d'Alex Metric. Ce soir là, on a manqué Madensuyu. <

> En sortant de la gare, commence officiellement le week-end. Cette nuit, le dernier des Ô-Savoyards était disposé à parcourir les Halls 3 et 4. Le détour en centre-ville rend compte de la situation : c'est bientôt Noël, c'est le premier jour du festival. il règne toujours quelque chose d'euphorique dans cette ville à cette période. Egyptian Hip Hop (Middle Name Period) nous marque, Funeral Party rajoute une couche (similaire), Donso me charme avant le couperet final qui emporte avec ma tête tous les souvenirs musicaux fraîchement acquis. Le premier soir, c'est toujours un vrai carnage. <

> The sky above, the sky above - Is blue as your blood - Black is the color of your eyelash. Route D400, fenêtres ouvertes pour fumer des cigarettes, Méditerranée sur la gauche. <

> Brian Auger, c’est le son unique de son orgue Hammond B3 ; il est admiré par les plus grands, de Herbie Hancock aux Beasties boys. Aujourd’hui de retour avec sa nouvelle formation Brian Auger's Oblivion Express, on y retrouve Karma Auger : son fils à la batterie, Savannah Grace Auger : sa fille au chant. Sa musique c'est la rencontre du jazz de la soul du funk et du rock. Il est considéré comme le père de l'acid jazz, reprit et samplé par la jeune génération des rappeurs. Il en a fallu de peu pour manquer cette belle soirée furtive. Quasiment démantibulé et toujours à la traine sur mes préparatifs pour le prochain voyage. <

> The Bewitched Hands, découvert aux Transmusicales de 2008, est une petite graine pop-rock-folk lyrique. Concert qui donne envie de s'attarder sur la production studio, avant de crier au génie comme les périodiques du pays. En tous les cas, toujours ce même constat que la jeunesse squatte mieux la fosse. <

> Tunng revient après avoir repris son souffle et perdu au passage l’un de ses fondateurs en la personne de Sam Genders. Son tout nouvel album ...And Then We Saw Land navigue en pleine rêverie et nous attire dans un prodigieux tourbillon d’electrofolk. Eux aussi avaient été manqués aux Transmusicales... Malgré le pilier que n'importe qui dématérialiserait sans remord, magnifique samedi soir. <

> Mélange insensé de funk, blues, soul, rock et rap, Ursus Minor s’abreuve aux sources de la musique noire américaine, le jazz et le hip-hop. Leur nouvel album I will not take but for an answer marque le troisième chapitre d’un ensemble toujours très réceptif à ce qui l’entoure. Cette constellation d’âmes et d’énergies s’affiche aujourd’hui avec Desdamona, nouvelle étoile du rap militant de Minneapolis et Boots Riley le rappeur d’Oakland au flow chaloupé. Les décibels étaient trompeurs. C'est le genre de soirée pour venir tout seul en fait : se laisser envahir petit à petit par la complexité des gammes du jazz du 21e siècle.<

> Pas vraiment punk, mais pas du tout pop mièvre et surtout passionnel et fiévreux, Eiffel  est (enfin) de retour ! Plusieurs étaient ravis en effet. Deuxième tentative d'accrochage avec l'univers de Monsieur Humeau et ça ne passe toujours pas. On peut quand même sortir d'un concert satisfait d'avoir persévéré. <

> Mélangeant avec finesse rock et new-wave, Shout Out Louds s'impose comme un des groupes majeurs d'une nouvelle scène nordique en pleine ébullition. Un 3ème album réalisé par Phil Ek (Fleet Foxes, The Shins, Band Of Horses). Retrouvailles avec une ambiance rock & fresh. <

> Lonnie Linston Smith mène carrière en tant que leader depuis 30 ans. Ses arrangements uniques en font l’une des plus grandes figures de la musique noire américaine des seventies. En 1968 c’est Pharoah Sanders qui le réclame et Lonnie Liston Smith fera au Fender Rhodes les plus beaux albums du saxophoniste. Puis début 70, c’est Miles Davis qui vient le chercher pour jouer sur On the Corner et Big Fun. En 1973 il forme les Cosmic Echoes. Mais c'est avec l’album Expansion qu'il explose en 1975, l’originalité de ce disque étant un très subtil mélange de jazz et de groove. Monstrueux sur scène et immanquable ! <

> Coup d'envoi à l'Ubu avec la soirée du jeudi 23 septembre... Remise en route, hésitante soit, mais finalement excellente. Le projet psyché-drone de Sonic Boom nous promet un paradis de larsens, le co-fondateur de Spacemen 3 a récemment réactivé Spectrum qui est un projet à base de chansons avec des parties voix, alors que EAR est son projet sur le son avec beaucoup d’improvisation. Si sur scène Sonic Boom est maitre à bord, son groupe dompte avec puissance les convulsions du son pour un décollage infini. Album à venir Spectrum On The Wings Of Mercury. <

> - Bonjour, on approche de Laval, dis-moi quand tu es réveillé et je t'appelle (12h54), - Trop la flemme de nous déplacer (15h59), - Il fait beau à Rennes, pensée aux veinards qui sont encore là-bas. Attention aux mares et bonne soirée (18h45), - C'est bon pour la porte, amusez-vous bien, à demain (23h42), Yo soy partenaire (1h19), Yo man, on passe soon (mais j'ai pas accès moi) (1h21), - Wot ? Bring ur ass (1h26), - Entrée ? (1h53), - Bar (1h53), - Z'êtes où ? (2h10), - Je reste avec les pauvres (2h13), - Je suis saoul devant The Rapture (2h51).

Fin de festival en début de matinée sous le timide ensoleillement d'un lundi... La boue qui sèche, le fort vidé et les fatigues accumulées. L'énergie nécessaire à cette dernière soirée a été retrouvée avec Archie Bronson Outfit. La retenue efficace de The National sur scène. La lourdeur brouillonne de Serena Maneesh qui nous a scotché aux bars. Le show chiant mais dynamique de The Flaming Lips et le retour probant de The Rapture. <

> - Villa Sans Gêne, 45 bvd Chateaubriand (14h50), - Eh on se capte après le concert j'ai envie de trinquer avec mon patron VIP (23h18), - Massive Attack, aşkım... Sevgılım (23h54), - 'Culeeeeeeeeee ! Profite bien captain Haddock. Ici Billie Holiday en transition, pas mal non plus ! Mais me ferait plaisir de vous voir bientôt (3h26)...

Arrivée en ciré au début de Foals, dont la prestation nous remet en selle, la pluie s'interrompt enfin. Il reste un sol collant et salissant. Massive Attack, finalement assez éblouissant. Two Door Cinema Club puis We Have Band..On aura manqué  les voix féminines de la programmation : Martina Topley Bird et The Hundred In The Hands. <

> - Monte dans mon bureau (16h56), - Je suis à l'entrée du VIP (21h54), - Tu peux capter l'accès VIP pour boire plus riche (22h02), - Pas encore (22h13), - Tu es on line (22h20), - Il est où l'unijambiste ? (23h43), - Devant centre (23h55),  - Si tu arrives mec... Et tu peux, je sais, - Kiff mais last song naz (00h51), - Rdv au bar VIP même place ! (1h01)...

Et pendant ce temps, bien avant la pluie : entrée en matière avec Owen Pallett, déception face au projet tant promu de Yann Tiersen & Dust Lane Inc. (à écouter dans sa version studio alors), et dans la fosse pour The Black Angels, au bar pour Liars (ayant quand même eu l'oreille attentive pour Scissor et Proud Evolution !) et définitivement conquis par Caribou et les vapeurs de cette première et longue nuit. <

> Insistance auprès du canal, rive droite... Toujours dans le bus ou sur l'herbe, tandis que le punk minimaliste de Combomatix appelle le coucher du soleil, pendant que le folk ricain de Slim Wild Boar inonde le crépuscule. <

> Un zeste du rock sans doute très envoûtant de Lady Jane mêlant les slides du gun club aux déflagrations bruitistes de Sonic Youth et un soupçon du rock très "old school" de The Standells originaire de Los Angeles, groupe formé en 1962... <

> Passons sur Rio Cinéma Orchestra et son exploration de bandes originales imaginaires, inspirées des années 60 et 70 pour se concentrer sur Asaf Avidan & The Mojos, un groupe israélien tout simplement ébouriffant. Poor Boy Lucky Man est leur deuxième album. Une voix, il est vrai, impressionnante et équivalente à ce qu'on aimait dans Janis Joplin. Un style inspiré et une atmosphère live intense, mais quelquefois l'ensemble paraît tenir à un tout petit fil. Heureuse découverte. <

> C'est entre électro et punk que We Are Wolves fait tanière... L'apéritif ayant duré avec plaisir trop longtemps, nous avons  hélas manqué Warpaint un quartet féminin expérimental rock arty de Los Angeles. <

> Venu voir Chapelier Fou génial bidouilleur électronique et virtuose du violon, me voilà à côté de la plaque, arrivé après la bataille et lancé dans une découverte de Dan le sac Vs Scroobius Pip que j'avorte au 3e morceau, deux lascars au look décalé mettent le feu avec une poésie déclamée sur des sons électro hip-hop. <