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La Route du Crabe
1 août 2021

> Température extérieure : 45,5°C. Température

> Température extérieure : 45,5°C. Température intérieure programmée : 22°C. Machine à fond, peaux moites, après un déjeuner sur les falaises de Muratpaşa (à vrai dire, je n'ai jamais su comment les désigner), nous filons par la route touristique de Lara vers Belek. C'est moins moche d'aller dans un lieu moche par la route touristique. Si je me souviens bien, on a plongé directement dans la piscine en arrivant. <

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11 août 2020

Territoires catalans

> Cela remonte à quelques années, cette route. A61 et A9 sont pourtant quotidiennes de bien des gens et des familles dans mon pays. Je ne me souviens plus automatiquement de mon dernier passage par ici, je ne chercherai pas à m'en souvenir d'ailleurs. On file sur une plage pour s'imaginer qu'on est bien en Méditerranée. <

10 août 2020

La ville rouge

> Sous un soleil apaisant, on sait la journée remplie de balades au hasard. Nous partirons pour plus de deux heures de voiture sur Perpignan, point de chute au boulevard Jean Bourrat. En attendant, on doit découvrir la rougeoyante ville - c'est M. qui préfère le rouge au rose, alors on s'accorde d'un commun accord sur ce qualificatif - par l'intermédiaire des indispensables et par quelques errances hors programme. Je réintègre la configuration et range les vieilles images à nouveau dans ma tête : place Wilson avec des Lyonnais, place du Capitole évidemment, rue du Taur, rue Saint-Rome, basilique Saint-Sernin, etc. On frôle le boulevard de Strasbourg plutôt tranquille, c'est l'heure justement de la tranquilité. La boucle est faite, si mes souvenirs sont bons au port de la Daurade sous la bienveillance de la basilique éponyme. En face, une grande roue ne cesse son manège et la nuit s'illumine doucement. <

9 août 2020

&gt; Ce n'est pas le meilleur endroit pour

> Ce n'est pas le meilleur endroit pour dormir. La page internet survendait encore la chambre de cet "appart'hôtel". Il n'y a qu'à admirer sa façace et ressentir la vieille bureaucratie française moribonde. Autant se frayer un chemin dans le centre pour se dégourdir des huit heures de route passées. La Garonne traversée, on se gare place Saint-Pierre pour faire au plus simple. La journée se termine, mais la tiédeur nous convient et on flâne à la recherche d'une table. C'est étrange car j'ai l'impression que j'ai toujours gagné le centre de cette ville par la rue Pargaminières. Bref, l'heure n'est pas à la contemplation et aux souvenirs. Je voulais juste donner envie à mes camarades ! <

8 août 2020

&gt; Allez, chère toi, on y retourne. On sort de

> Allez, chère toi, on y retourne. On sort de la phase inactive naturellement dédiée au cycle reproductif, le cocon. On affronte et on s'affronte ailleurs. Je prendrai les autoroutes A83 et A62 comme il faut, je le promets. Je filerai en bonne compagnie et me ressourcerai comme il faut. Tes fleurs sont belles, on ne s'est pas râté avec mon frangin. <

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16 août 2019

Dernier soir, dernier matin à Izmir

> Notre séjour ici doit toucher à sa fin, à moins de se vautrer dans l’oisiveté immorale. Nous n’irons pas voir le centre de la ville, nous ripaillerons un dernier soir devant un fabuleux bar cuit au charbon de bois. Une dernière discussion animée, survoltée, parfois teintée d’incompréhension réciproque, et nous prévoyons le départ le vendredi ou le samedi en direction d’Ayvalık. Louer une voiture sur Izmir ou là-bas, se poser à Assos et prolonger vers Çanakkale ou privilégier une escapade en montagne forestière ? Voilà nos questionnements éludés au matin : nous émergeons la tête cassée et décidons de partir par bus vers 15h00 pour ouvrir le second chapitre de ce voyage. La navette qui nous sort de cette nasse met une heure pour rejoindre la gare routière et durant celle-ci, la ville ne cesse de vibrer quartier après quartier. Je reconnais enfin les abords d’Alsancak, les gratte-ciels un peu ratés et cette fameuse gare routière référencée dans mes souvenirs. A quoi ressemble une fourmilière ? A Izmir très certainement. <

12 août 2019

Izmir, Olimpiyat Köyü

> Tout commence par une bière — le métro, le taxi ou les formalités suite à l’atterrissage en terre ferme ne sont que des préoccupations passagères — et mes hôtes en ont vraisemblablement achetées. Izmir me semble de plus en plus immense, comme une sorte d'organisme vivant et luminescent. Mon fils a attendu, mais s’est endormi sur la terrasse, les filles ont gentiment traîné à table. Nous n’avons aucun programme et je crains d’avoir parfaitement déteint sur N. à moins qu’elle n'ait toujours été comme moi. Nous sommes en contre-bas d'une route et je n'arrive pas à comprendre tout à fait le lieu, le nouvel appartement est spacieux et à l'opposé des deux autres auparavant squattés. Les moustiques nous dévoreront durant plusieurs jours, alors nous opterons pour une anesthésie au raki et au joint presque chaque soir. Voilà finalement un programme qui s'accorde ou non à la fête du sacrifice du moment. M. sait qu’il y a une piscine, il a vu un chat, il bavarde sans arrêt avec nos amis et nous, nous les retrouvons ; à quoi bon se discipliner dès le début, optons pour le plaisir d’être ensemble.

La chaleur accable nos nuits. L’ivresse donne chaud. Les retrouvailles aussi. La seule issue possible est de se désaltérer avec des Tuborg et de se baigner dans cette piscine entourée des bâtiments qui ont accueilli les Olympiades universitaires il y a quelques temps. J’imagine que les entraînements et les matchs ont également été suivis de parties de sexe restées dans quelques coins de cerveaux de ci de là. A l’écart d’Izmir, nous sommes en quelque sorte prisonniers de ce complexe résidentiel : il nous faut commander au market d’en haut nos victuailles plutôt que d’y aller — une fois aura suffi à nous convaincre de ne plus jamais le faire — ou attendre le retour de S. qui bosse dans son atelier pendant que nous ne branlons rien du tout. <

20 juin 2018

Antalya, le retour

> Accablé par une chaleur qui épargne seulement les locaux, je rate Dalyan, les vestiges de Kaunos qu'évoquait l'historien Hérodote et ces tombes troglodytes de style hellénistique, cette rivière qui mène à Iztuzu, l’une des plages les plus étendues du coin. Une autre fois sans doute, putain n’empêche que le triptyque Dalyan/Kabak/Simena me semblait indispensable pour embrasser une fois de plus l’âme méditerranéenne. Le premier vrai trajet digne de ce nom pour nous trois ensemble : 6h00 pour atteindre la gare routière d’Antalya ; c’est sans doute la joie de revoir ses grands-parents qui a fait tenir notre petit homme avec vaillance et patience. Des orages ponctuent l’itinéraire. La pluie d’été fond sur nous et pourtant la température va grimper bientôt, on le sait. La ville a-t-elle changé ? Le keyif, qui prolonge le petit-déjeuner sur la terrasse, sera-t-il le même ? Quand irons-nous à la mer et sur quelle plage ? Descendrons-nous sur Kaleiçi avant le week-end ? Les Turcs vont-ils voter autrement dimanche prochain ? Que choisir entre Adrasan ou Olympos ? Aurai-je la force de tout oublier, le travail, les soucis, les maux de tête, la tension de vivre et les abjections de ma société qui me désintègre insidieusement. Pause : les soirs sont magiquement bruyants, les nuits sont agréablement animées, comme toujours sous ces latitudes. <

8 mars 2016

Le long du Rhône

> TGV 5318. On n'oublie pas les paysages et les trottoirs parcourus longuement et régulièrement, on oublie par contre plus vite les réflexes des discussions et des partages. La sensation de parcourir les rues du 6e arrondissement lyonnais, de filer en direction de la presqu'île sous un ciel humide n'était pas originale. Pause à côté de la brasserie des Négociants, retour pour une nuit presque blanche et départ, justement, vers le blanc des montagnes. L'A40, autoroute des Titans, toujours aussi marquante d'une escapade à mes yeux. Le gris de Thonon, l'aperçu du Léman et du panorama suisse, un lointain souvenir qui remonte en bouche et dans le corps tout entier. Il aura fallu quand même cette promenade jusqu'à la chapelle d'Hermone pour sentir l'exotisme des Alpes - son chemin de croix au sens figuré pour certains -. La tempête de neige invite la soirée. L'escapade à Evian, boire à la source Cachat pour se réhydrater, avant de retourner sur Lyon via un Charnoz métamorphosé. Vieille ville : le mode "touriste" se mélange au mode "souvenir d'une vie étudiante". Le temps se gâte en bas de la colline de la Croix-Rousse, le temps nous vainc sur les pentes, juste de quoi se rappeler que c'est ici qu'on aime encore plus Lyon. L'escapade près du Rhône était nécessaire. Son concentré de retrouvailles était handicapant. <

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26 janvier 2015

Réflexions du retour

> Derniers jours et dernières bouffées de cette agglomération qui hésite à devenir comme ses grandes soeurs turques ou à se pavaner comme la place touristique sans rien chercher de plus. Le vieil Antalya se meurt chaque jour, je pense. Les promoteurs à la solde d'un gouvernement trop mal inspiré par le fric et le pouvoir s'en donnent à coeur joie. Mais il reste dans ce courant des poissons qui nagent dans le sens inverse et qui feront que cette ville continue de me charmer. La prochaine fois que je reviendrais, il y aura un nouveau bar, j'espère. On aura détruit celui où j'allais boire une bière avec N. devant le feu de cheminée dans le jardin en contre-bas, mais un malin créera une nouvelle zone de quiétude. La ville ne tient qu'à un fil, elle-aussi.

Pourtant, intérieurement, je sens que le mal est fait et que la défiguration des sociétés va continuer au profit du profit et de l'économie de marché. Antalya, malgré sa jeunesse invisible et son horizon montagneux baigné par la Méditerranée, se noiera dans le mercantilisme outrancier et le débordement de fric et de luxe.

Un dernier regard en avion sur le trait de côtes, les reliefs alentours et les lacs et au moment d'ouvrir plus nettement les yeux, je perçois la masse urbaine d'Istanbul. C'est une autre histoire personnelle, ce sera notre prochaine fois en Turquie, je pense. Les retrouvailles avec la ville de la tentation et du saut dans le ravin. <

25 janvier 2015

Antalya, un dernier café

> Au soir de la dernière journée ici, une énième soumise à la paresse et à la fatigue conjoncturelle, essayant de saisir la moitié des phrases pour comprendre la moitié du sens des propos, le moment arrive où Ayla peut lire dans ma tasse de café. Et avec plaisir et concentration, alors que son état grippal a pour conséquence le ronronnement presque continu des climatiseurs. La lecture turque dans le marc de café est progressive, alterne avec d’autres sujets, inspirée et sérieusement jouée. L’assistance s’y soumet avec une sorte de vénération et/ou d’indifférence élégamment feinte.

L'augure m’apprend qu’un avenir apaisant m’attend, elle le tricote au gré de ses découvertes que seul le talent permet d’interpréter : des tortues, des oiseaux, leur nombre, des veines blanches qui s’insinuent dans le résidu agglutiné et qui symbolisent des routes donc des choix. Sa lecture est longue, elle me dira à la fin que cette tasse renfermait énormément de choses et qu’en cela, ce fut une séance très intéressante. Au final, affranchi de ma naïveté, je remarque que tout ce qui se lit dans le café est ce qui s’espère dans l’assistance. Que les gravures dans le marc sont toutes interprétées positivement, car tout le monde le souhaite, et qu’elles sont le signe d’un encouragement collectif à mon égard et sans doute à l’égard de N.

Il faut admettre qu’en cela, c’est un vrai don que de donner de l’espoir aux personnes qui n’en ont plus la notion et que c’est un vrai pouvoir de savoir déchiffrer les présages de bien-être dans un café qui n'a à l’origine qu'une vertu tranquillisante éphémère. <

12 janvier 2015

Izmir (2)

> Dernière soirée au cœur de la rive nord. Dernière cigarette au parfum de l’est de la Turquie, à l’arôme léger, au goût sec. Je vois ce qu’on voit presque partout dans les villes du monde, mais la densité urbaine donne ici l’impression d’être perpétuellement en contact avec la vie des autres : une fenêtre qui donne sur un salon allumée d’une lumière chaude, une porte vitrée sur une cuisine à l’éclairage trop froid, trop blanc, des ombres qui passent. Le skyline d’Izmir est plutôt chaotique ; même si la métropole pourrait se comparer à nos grandes villes, les nombreuses verticalités d’ici font dominer le sentiment d’être compacté.

Les vols des mouettes et goélands du début de soirée qu’on distingue à contre-jour d’un soleil couchant ne me font pas oublier que l’étendue marine égéenne s'engouffre dans la baie, juste à côté. Les vapör déglutissent les passagers qui rentrent du travail et dont je ne me lasse pas d’apprécier leur présence. Le thé ordonné à bord n’a pas vu son prix augmenté contrairement au reste de la vie ici. La traversée est revigorante, sous la pluie ou dans le vent d’une journée nuageuse. De l’autre côté, se cache une zone commerciale immense, labyrinthique, Kemeraltı, qui s'articule autour d’un caravansérail – Kızlarağası Han, rare monument préservé du 18e siècle –, et ses dédales renferment tout ce qu’on veut. Des placettes habitées par les tables des cafétérias ou des salons de thés, bornées par les mosquées, décorées par les fontaines en marbre et les réclames qui pullulent dans ce genre d’endroits.

Pourtant, celle qui fût appelée au 19e siècle "petit Paris" n'a pas une apparence si charmante. Hormis l'atmosphère qui doit rappeler la grande époque d'avant l'incendie de 1922, Izmir est bétonnée et orthogonale, dotée d'un urbanisme faussement homogène en front de mer. La ville soigne son patrimoine matériel, mais l'a perdu presque entièrement. La ville soigne son image économique et c'est cela qui compte dans notre monde. Il nous reste qu'à apprécier le bon goût des gens d'ici pour la pleine vie en soirée. <

11 janvier 2015

Alaçatı

> Madame Figaro, le 4 juin 2014, diffusait un article sur cette destination turque prisée en été des privilégiés d'Istanbul et d'Izmir. Un village au type égéen – des vieilles pierres parfois recouvertes d'un enduit blanc et des balcons colorés, en bleu le plus souvent, – qui séduit tant par son allure pittoresque que par ses boutiques branchées/distinguées. Une destination connue pour son championnat de windsurf. Bref un endroit pour la nouvelle destination gypset...

En déambulant en plein mois de janvier dans les ruelles d'Alaçatı, on aurait presque aimé y retourner au printemps pour fréquenter les cafés ou hôtels aux ornements soignés, s'arrêter aux petites terrasses aménagées de ci de là et remarquer les signaux discrets indiquant la proximité de la mer. Sauf que la coquetterie ne m'a pas charmé plus que cela, en tous cas pas autant que ces nouveaux trentenaires, dit bobos, installés récemment ici pour échapper aux bourdonnements des métropoles tout en important un zeste du capitalisme moderne et de la sociabilité urbaine. La coquetterie, le business, la focalisation ont des impacts qu'on n'imagine pas assez sur ce genre de village.

Il y a encore quelques décennies, on faisait du vin ici. Aujourd’hui, on fait du « Madame Figaro ». <

10 janvier 2015

Izmir (1)

> Déjà trois ans passés et je revois Izmir comme cette immense agglomération impénétrable. Au moment du virage dominé par la sculture du visage d'Atatürk dans la roche et les ruines du Kale, on rentre dans la fourmilère compacte et débordante. Ces maisons aux briques apparentes à jamais couvertes qui s'étagent par centaine sur une pente de colline ; ces mètres carrés gagnés à n'importe quel prix. Ces nouveaux buildings qui symbolisent la modernité, mangés au tiers par les écrans de publicité, mais qui ne marqueront certainement pas l'histoire du territoire dans le futur. Que verrons-nous cette fois-ci ? Bilmem... Cumartesi keyifi.

La ville me semble, après avoir partagé la combustion d'un tabac aux arômes provenant de Mardin (de l'agriculture kurde, semble-t-il), étrangement familière. Le stress de l'inconnu et du dépaysement s'évaporent quand le cerveau sait se défaire des superflus émotionnels. <

8 janvier 2015

La femme du Kirghizstan (2)

> Des cheveux mâles qui sont gardé précieusement, des enfants qui montent à l'âge de 5 ou 6 ans, de la nourriture variée à base de viande et de lait, des montagnes et une vie qu'on peine à imaginer. Cette femme de 43 ans, "kidnappée" par son futur mari quand elle avait 16 ans nous offre sans le savoir un horizon encore plus élargi quand elle répond à nos questions. Si sa vie rappelle des choses à la génération des grands-parents turcs, pour moi elle semble sortie d'un livre ancien ou d'une revue scientifique. Elle rit de voir un "chrétien" dans une famille musulmane et j'observe pourtant une similitude dans notre phénotype. Sur quelle étrange terre, vivons-nous et quel immense monde croyons-nous posséder ou s'approprier chacun de son côté de telle ou telle rivière, de telle ou telle chaîne montagneuse ? On pourrait un jour goûter au sol du Kirghizstan puisque la barrière de la langue n'existe presque pas. <

7 janvier 2015

La tempête

> Depuis trois jours, une masse dépressionnaire venue de Russie envahit la Turquie. La neige a recouvert les terrains agricoles comme les montagnes, les villes anatoliennes et les routes qui les relient. Antalya est préservée car la chaîne des Taurus (Toros Dağları) bloque l'avancée du front neigeux et la mer stabilise les températures. Près ou plus d'un mètre à Ankara et plus à l'est, du gel et des centimètres de neige à Istanbul, du vent en raffales glaçantes à Izmir et Antalya. Tout ce qui nous environne est blanc et les températures descendent en-dessous du seuil psychologiquement gênant du zéro. La vie semble différente quand le climat défie notre train-train quotidien et nos envies. Seuls les enfants savent s'appliquer à embrasser les choses comme elles sont. <

2 janvier 2015

La femme du Kirghizstan (1)

> Je ne m’étais jamais posé la question, mais en fait, il y avait peu de chances que je croise un jour la route d’une mère de famille partie de ses montagnes du Kirghizstan avec son fils, laissant derrière elle, le reste de sa famille. Partie pour trouver du travail et payer les traites de leur maison. Partie dans une ville balnéaire et gentiment agitée en se rappelant la tranquillité des pâturages où vivent les chevaux. Elle parle une langue turque, elle ressemblerait aux lointains ancêtres d’ici : un visage heureux à mi-chemin entre l’Asie et le Moyen-Orient. Elle repartira un jour chez elle, je lui souhaite, retrouver les cimes environnantes de sa maison, laisser son enfant laver son visage avec la neige jusqu’à sa mort, boire le lait de jument et préparer la viande à conserver, se sentir au centre du vrai Monde, celui où beaucoup d'entre nous sommes nés, entre Mongolie, Chine et mer Caspienne. <

1 janvier 2015

Erdoğan transformera-t-il la Turquie ?

> On attend, on espère, et parfois je doute sur la solidité de la jeunesse d'ici. Sont-ils comme nous autres irrités par le conservatisme, mais impuissants devant le pouvoir et la détermination des oligarques ? Les brèves éditées en France sont comme leurs noms l’indiquent insuffisantes pour comprendre si ses mesures changent la société ; je m’en remets alors aux observations locales. Les lieux de rencontres culturels informels seraient bientôt inexistants. La muselière des médias va-t-elle encore s’étendre ? Les familles conservatrices vont-elles gagner à se plaindre de la jeunesse débordante de vie ? Les élections de cette année ne changeront sans doute rien, il restera encore quatre années de mandature à ce jeune stambouliote qui a connu l’ascenseur social, puis encore cinq autres ? Un sultan s’est-il incarné en ce début du 21e siècle ?

Et pendant ce temps, les « trolls » vomissent leurs idées – leurs avis plutôt – qui motiveraient à revivre une autre guerre de religion. Je les remarque depuis longtemps chaque semaine, las de leur imbécillité. <

31 décembre 2014

A ton étoile

> Des points lumineux qui se perdent dans un ensemble ténébreux, pendant qu'au loin et le long de la courbe de l'horizon la dernière lueur orangée "se terre" et le fond bleu clair du ciel se mue en bleu roi, en bleu nuit. Belgrade après Zagreb et leurs communes environnantes où l'on discerne des vies, des multitudes de choses qui ne peuvent s'observer qu'à 33 000 pieds et qui ne provoquent que questionnements et imagination. Ces points de lumière jaune et blanche, leur quasi imperceptibilité, témoignent d'une existence et d'un éloignement incompressible.

Hier soir, s'est décidé la manière dont j'allais quitter Rennes. Ce midi, j'ai atteint sans encombre l'aéroport avec un délai confortable auquel je n'étais plus habitué et à l'aide de deux jeunes brétiliens fraîchement – ou plutôt récemment pour l'un et plus anciennement pour l'autre – convertis à l'islam. Comment ne pas juger quand nous y sommes confrontés ? En fait, c'est notre contexte qui nous définit parfois plus fort que notre conscience, la rebellion est nécessaire quotidiennement quand on est un humain. Si vous vous laissez noyer par la médiatisation du monde, je connais déjà votre pensée ; si votre femme qui vous attend et peut-être l'enfant que vous attendez est/sera musulman, vous vous en moquez comme le soleil se moque des territoires qu'il laisse à la nuit jour après jour.

Belgrade est loin maintenant, Sofia étend son existence résumée à des éclairages indistincts sous nos pieds. Aurais-je pu un jour trouver le temps d'y venir et de regarder dans le ciel pour savoir si dans un avion indéfini une personne chercherait à sentir un contact avec l'en-bas ? <

17 mai 2014

&gt; Retour au pays, le deuxième. &lt;

> Retour au pays, le deuxième. <

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