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La Route du Crabe
antalya
4 février 2012

Saklıkent

> Est-ce si difficile de rejoindre la minuscule station de ski nichée dans l'arrière pays d'Antalya, de partir du niveau 0 de la mer pour grimper jusqu'à 2000 mètres d'altitude sur une route de 45 kilomètres au recouvrement aléatoire (dirty & shitty) avec obligation d'avoir des chaînes... On décide "en famille" que c'est en le faisant qu'on pourra vraiment le savoir. Après une bonne escapade qui me rappelle certaines routes marocaines de l'Atlas, le forfait de cinq remontées en main, il est temps de rejoindre l'une des quatre pistes, çok memnunum ! Des 2399 mètres au sommet, on ne peut voir la mer à cause des reliefs qui nous entourent : Bakırlı Dağ, Bakırlıdağı Tepe, Çalbalı Dağı, Ziyaret Dağı. Cette découverte et cette expérience méritent qu'on y revienne. <

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2 février 2012

Vivre à Antalya (Kaleiçi)

> La semaine se résume à fréquenter la terrasse du Castle Bar et du Retro, l'intérieur du Art Café, la corniche près de Dedeman, les ruelles de la vieille ville, la pension et les appartements de la famille. Le temps d'avoir l'impression de ne plus en perdre. <

30 novembre 2010

Antalya (Havalimanı)

> Après le keyif, je suis allé zoner sur la place que j'avais aperçue la veille en voiture. En haut de la marina en direction de Kemer, retour par les petites rues du vieux Antalya. Errances commerciales, pause déjeuner dans une cour comme il y en a tant là-bas et tavla, dîner chez Seçil et Tolga... A 5h30, les coqs se réveillent en chantant et à 5h45, sous ma douche chaude, j'entends une dernière fois l'appel à la prière qui finit par faire taire les chiens en effervescence une bonne partie de la nuit dans ce quartier. Le soleil pointe doucement à l'Est. Dernier aller en Clio sur les pavés, direction l'aéroport, terminal domestique. En terrasse du café, le corps serré, contraint tandis que le lever du jour colore cette dernière entrevue avec N. Le temps de la remercier et d'enregistrer cet endroit si symbolique. Dernière bouteille d'eau avant le retour dans le froid français.

Mais ce n'est pas le froid climatique qui secoue le plus. C'est le froid du retour et de l"éloignement. Paris -Orly, Denfert-Rochereau, Montparnasse et je ne sais toujours pas si un jour, je la reverrais ici avec moi aussi resplendissante que là-bas. Ce voyage m'a sûrement paru différent des autres, parce qu'il s'agissait de voyages vers quelque part et non pas d'un voyage vers quelqu'un. J'en comprendrais les conséquences bientôt, je crois. L'assimilation nécessite du temps. Il neige en France. <

29 novembre 2010

Antalya (Sabah pansiyon)

> Panorama Cafe. Malgré le vent et la nappe nuageuse, le soleil chauffe encore nos peaux. Je n'aurais connu que deux vrais jours de grisaille et quelques minuscules gouttes de pluie. Le hit turc du moment résonne. Décidément, si je n'avais pas connu N, j'aurais sans doute omis de venir séjourner à Antalya, pourtant si agréable. Zoner dans la vieille ville encore, sans objectif précis et sans impératif. Découvrir les bars du coin. Retourner à Neyzen Demhans pour se souvenir de ces échappées ensemble et de cette drôle d'histoire. Confronter nos visions et nos doutes. Ça y est, le soleil me cuit doucement. <

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23 novembre 2010

Antalya (otogar)

> Les hordes de bus quittent la gare routière et laissent dans l'air et les gazs d'échappements des baisers volants, des embrassades éparpillées et des regards heureux et tristes à la fois. Je suis reparti pour un voyage d'environ 10 heures.

Mermerli, 60 minutes dans une eau à 24,8°C et à une profondeur moyenne de 15,5 mètres. Le temps s'est couvert et la visibilité oscille entre 10 et 15. Un plongée sans grande promesse, mais un véritable exercice. Le début est difficile et je me sens proche de l'abandon, non loin de l'ancre du zodiac qui nous a amené ici. Têtu comme un âne et idiot, je persiste. Une heure passée à apercevoir heureusement deux ou trois choses colorées (soldier fish, rainbow fish, trumpet fish, rotbrasse)., il s'avère que les cadavres de bières sont aussi très nombreux... Je croyais que la balade en mer aurait été plus intéressante et que nous n'allions pas squatter face à la digue...

Il allait bientôt pleuvoir quand on s'est posé dans un café-jardin de la vieille ville. Je continuais l'apprentissage du tavla avec un ami de N. Nos derniers instants prévus s'égrainaient, la mélancolie s'abattant doucement sur moi. Mais elle était encore là jusqu'au moment de partir pour la Kapadokya à 21h00. Ensuite, je retrouverais le mode solo. <

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22 novembre 2010

Antalya (Liman)

> Décision de se poser un peu ici dans la vieille ville, je sais bien pourquoi. Chaque toit porte une grosse cuve cylindrique reliée à un panneau photovoltaïque et sous l'ardeur du soleil méditerranéen, celle-ci procure de l'eau bouillante si relaxante. Je me promène paisiblement sur le port devant la limpidité qui nous sépare de l'Égypte. Il fait entre 25 et 30°C. Aucun commerçant me hèle et c'est sacrément agréable. J'ai découvert le port hier avant que N m'emmène loin de la vieille ville pour dîner dans un pub qu'elle fréquente souvent ; après nous avons filé chez sa sœur.

La Turquie est si grande que je n'aurai qu'entraperçu une petite part. J'ai choisi de rater la mer Noire pour l'Est : Nemrut Dağı. J'ai pris goût au tavla, on n'oublie pas son addiction pour le jeu lorsqu'à chaque coin de rues, vous entendez les roulements des dés. Le muezzin est devenu comme le bruit de la mer, une habitude auditive sans signification que vient couvrir la radio, James Brown, The Doors, le Jazz américain, la Pop turque. Cela colore les souvenirs autant qu'une clarinette et un darbouka. <

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20 novembre 2010

En dessous du ciel

> Une partie des voyages se fait la nuit, particulièrement les grandes traversées de ville en ville... 4h00, après un sommeil rendu difficile à cause du froid qui enveloppait la voiture, je me réveille recroquevillé sur la banquette arrière. Le bruit des vagues et les premiers cris que lancent les coqs donnent vie à l'obscurité qui m'entoure. Direction le centre pour un dernier thé à Kaş. Je suis presque seul sur la route et attend impatiemment que l'aube se déclare. 5h20, l'Est montre toute sa puissance en inondant avec précipitation l'horizon et l'étendue maritime. Je revois Kalkan et la moins attrayante Finike. La route grimpe vers les reliefs d'Antalya et ses sommets oranges du Taurus. Elle sent le pin et la sève. J'arrive à Antalya. Ce retour m'émerveille plus, il s'est passé quelque chose. Cette rupture qui sonne l'ouverture en grand des sens.

Nouveau programme en arrivant à l'aéroport : je prolonge la location pour inventer un rendez-vous avec une hôtesse de l'air qui revient de Bruxelles. Je suis l'asphalte des artères périphériques en direction de Burdur, puis Denizli et bifurque dans le Milli Park de Termessos qui attend, figé depuis le tremblement de terre, l'abandon, les pillages et les découvertes scientifiques, nos regards et nos pieds excités par le site. L'ascension dans le mont Güllük est haletante, on se retrouve encore une fois dans un mélange de cultures ruinées et de végétation libre d'envahir chaque gisement chaotique dont le sens parfois nous échappe.  Une splendeur attend tout en haut : le théâtre hellénistique qui domine la vallée. Ça doit défiler sérieusement en pleine saison, mais aujourd'hui c'est assez tranquille pour que je m'allonge sur l'extrémité conservée des gradins entre le vide et le ciel. Jamais, je n'avais vu cela. L'errance dans les sentiers de la nécropole complète cet émerveillement. Les morts ont quitté leur demeure depuis longtemps, sarcophages brisés et sans dessus-dessous, mais il plane un immémorial respect des lieux. On crapahute avec le bruissement des feuillages, le bourdonnement continu des insectes pour tomber nez à nez avec ce qui fut la dernière demeure de ces hommes il y a 1 500 années. Avec quelle force pouvait-on bâtir de tel endroit ?

En revenant par la route, je croise le zoo et une grande cascade qu'annonce plus loin la gigantesque tête sculptée d'Atatürk. J'attends N souhaitant la voir comme elle a vécu pendant toute cette année. J'attendrai trois heures sans broncher, sans faillir et la nuit venue, après un magnifique malentendu, elle viendra me récupérer depuis chez elle en voiture. Foutu sentiment qui irradie le corps entier. On choisit ma pension. J'ai perdu mon sens de l'orientation, déboussolé, déconcentré. Elle m'emmène dans son quartier pour dîner : Neyzen Demhane (Yeşilbahçe Mh. 1480. Sok 07160 Muratpaşa). Les clients habituels et les musiciens créent l'ambiance. On boit du rakı, on écoute, on discute. Je suis perdu dans son vrai monde dont l'entrée semble impossible pour l'étranger de passage. Elle est belle. <

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16 novembre 2010

tRACK 16.11

> The sky above, the sky above - Is blue as your blood - Black is the color of your eyelash. Route D400, fenêtres ouvertes pour fumer des cigarettes, Méditerranée sur la gauche. <

7 novembre 2010

Antalya (Kaleiçi)

> Environ 20°C, une musique rock américaine déboule du bar d'en face nommé Retro, il est 18h35. Je ne sais ce qu'on dit sur Antalya, mis à part qu'elle est la capitale touristique de la "Riviera turque". En début de soirée, la balade dans la vieille ville, certes déguisée par endroit en bazar turc comme il se doit, avait un charme indiscutable. Retrouvailles avec les maisons en bois typiques qui cachent, comme celles en pierre, des cours intérieures de bon goût. En continuant et revenant par les ruelles pentues et enchevêtrées vers ce bar, je constate que je ne comprends pas la cartographie du site.

Vient-elle ici parfois ? Je me retrouve enfin chez elle, mais le cul entre deux chaises : être ici, sans être ensemble. Il nous faudra du temps pour se (faire) connaître. C'est mon premier jour de vacances, j'ai vu la grande bleue dès ce matin. alors que j''étais à 4000 kilomètres la veille, le nez tourné vers l'océan. N m'a invité sur deux terrasses délicieuses pour discuter du programme, avant qu'elle rentre avec sa voiture pour se préparer.

Cette nuit, on file en bus vers İzmir. Les chats peuplent cette ville, vieux souvenir qui revient. Mes yeux se ferment, il est 19h00. Je pars manger près de la tour de l'horloge (Saat Kulesi) sans savoir où je suis. N me prévient qu'elle vient me chercher et que nous passerons avant chez sa sœur. <

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6 novembre 2010

D'aéroport en aéroport

> İstanbul, Sabiha Gökçen Havalimanı. Tenu éveillé par les annonces, je crois souvent reconnaître sa voix. Cela fait longtemps que je n'ai pas partagé ma route avec quelqu'un ; je ressens une inquiétante impatience. Mes débuts sont toujours chaotiques : trains plus chers, correspondances compliquées, premières nuits impossibles dans les couloirs de transit des passagers. Revient en tête la longue attente au Qatar. Je sors pour fumer l'une de mes dernières cigarettes françaises, il est 2h10. La dernière fois que j'ai vu ce ciel moiré, nous nous empêchions de comprendre ce qu'il arrivait. J'avais sauté dans un taxi en pleine nuit froide et pluvieuse pour Atatürk Uluslararası Havalimanı. Elle me faisait signe dans le hall de l'immeuble. Cette nuit, la température et l'humidité ambiante paraissent inchangées.

Antalya Havalimanı. Je m'extrais de la masse des voyageurs, sac à dos sur le bras droit, en direction du hall et de l'extérieur. Il fait très beau, je commence à mettre en doute la fonction de ma veste en cuir ici. Les vibrations du téléphone signalent sa présence. Les retrouvailles  ont lieu dans sa voiture. Quelques minutes plus tard, sur une terrasse chic face à l'immensité bleue intense, je découvre pour la première fois le profil ouest d'Antalya. J'ai envie de plonger et de nager sans interruption. C'est calme comme un dimanche. <

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