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La Route du Crabe
12 novembre 2008

Chiang Mai

> Nuit sur la route au cœur du quotidien des Thaïs. Puis un palace à quelques mètres du centre offert par le hasard (enfin par le propriétaire des lieux dont le regard aiguisé capte tout de suite le touriste fraîchement débarqué). Une maison traditionnelle du grand-père transformée en guesthouse.

เชียงใหม่ (Chiang Mai) a aussi son degré d'incompréhension. Prostituées aux mains de vieux blancs... Aucun sentiment ou avis possible là-dessus. C'est trop tôt, trop facile, trop complexe.

Loy Kratong... Les Thaïlandais ont rempli le ciel noir d'étoiles cette nuit. Une fête magnifique, bruyante, jeune et lumineuse. Ça pétaradait dans tous les coins, ça riait, ça gaspillait des briquets pour faire monter tout en haut des vœux et des enchantements. Puisque mon lampion volant a disparu sous mes yeux, mon propre souhait sera-t-il exaucé ? Après deux essais complètement ratés (et oui, on ne s'improvise pas autochtone même avec la meilleure volonté du monde).

Puis, le passage dans la boutique de massage juste à côté de mon gîte. Le glissement du Thaï Massage vers le Oil Massage et deux heures de partage et de rires... Non je ne suis pas un chat, non je ne suis pas japonais, non je ne ne tousse pas seulement à cause de la cigarette, non je ne suis pas marié. <

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11 novembre 2008

Sukhotai

> Arrivée à l'aube à la station en moto pour prendre le bus de อาณาจักรสุโขทัย (Sukhotai). Merci à mon hôte de Bangkok pour la leçon de Thaï. L'usage des nombres m'est déjà précieux.

Fête traditionnelle déjà entamée dans la vieille cité et déjà appréciée à BKK avant hier : ลอยกระทง (Loy Kratong). C'est ici qu'elle serait née, je n'en verrai qu'un petit bout, mais l'agitation est belle à sentir. Je me perds en vélo entre vieux édifices et échoppes éphémères ; deux adolescentes rient, me demandent gênées si je veux bien être pris en photo ; les choses se préparent doucement... Je n'ai pas trouvé de lit pour ce soir, j'attendrai la tombée de la nuit et déciderai alors. Tout va s'illuminer, des visages aux statues, des étendues d'eau aux stûpas. J'improviserai pour ne pas manquer la soirée ici.

Aucune place disponible pour dormir dans Sukhotai. Il est 20h00. La situation est simple alors, attendre à la station le prochain bus qui m'emmènera plus au nord. J'en profite pour manger sur le bord de la route une "noodle soup" avec les habitués et les chiens errants. Puis je commence à patienter sur un siège en plastique usé. Il faut attendre plus de quatre heures entouré de la "mafia locale" (comme ils disent dans le Routard). Une cigarette donnée à celui qui a la mine la plus patibulaire et me voilà entouré de tous les conducteurs édentés ou non de tuk-tuks, de motobikes et de songthaews. Ils me laisseront pendant une heure leur couchette, avant de me virer poliment pour faire une partie de dés. Les chiens vont chercher notre compagnie toute la nuit, les moustiques nous toucher avec régal. Entre sommeil léger et errance pour se dégourdir, je croise trois nouveaux sourires inoubliables : une fille et son papa qui me demande deux petits morceaux de papier pliés et nés de mon attente, une femme chargée de marchandises pour fêter Loy Kratong demain soir.

Premier bus "first class". Le problème est qu'il est complet. Alors on fait comme les autres, on s'installe dans l'allée centrale debout, on se cale et on attend que des passagers descendent pour prendre leur siège. Au bout d'une heure et demi de coups de frein et de virages, une place se libère au fond loin des moines, entre les derniers sièges et la paroi des WC. Je m'assoupis jusqu'au moment où la contrôleuse me propose un siège libre. <

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10 novembre 2008

Ayutthaya

> Rapprochement inattendu avec l'histoire des relations entre le gouvernement de Louis XIV et le royaume de Siam dont il ne reste que quelques pierres bien taillées pour témoigner de l'existence d'une ville royale active entre le 15e et le 18e siècles. Les habitants d'พระนครศรีอยุธยา (Phra Nakhon Si Ayutthaya) souriaient-ils autant qu'aujourd'hui aux "diplomates" français de l'époque, ses enfants étaient-ils si heureux de vous croiser ? Je suis usé et le massage si incroyable d'ici serait le bienvenu. Mais j'attendrai encore un peu pour ne pas en faire aussi rapidement une habitude... Une découverte se savoure et se laisse goûter par petits bouts*.

Demain pour 200 Bats aux alentours de 7h00, je continuerai vers le nord pour une autre cité millénaire, une autre inconnue aimée d'avance. <

* Extrait d'un recueil de pensées d'un vieux sage des montagnes.

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9 novembre 2008

BKK, tags 1

> Surasak, Thanon Satorn, Wat Pho, Chao Phraya, Ascott Hotel, Skytrain, Wat Arun, 905, Oil Massage, Ping-pong, Singha, Apnée, Tuk-tuk, Saint-Louis Hospital, Piscine, Saphan Taksin, Patpong, Linda, 3000 Bats, Melodica, Long-tail boat, Sawatdi khrap, Khlong, Sukhumvit, Silom, Chinatown, Kop khun khrap, Thao-raï, Chit Lom, Neung, Song, Sam, Si, Ha, Hok, Djét, Pêt, Gao, Sip, Roï, Sanuk, Tchok-di, Bouddha, Phat Thay, Chedî, A-raï, Maï pan ha, Koun cheu a-raï, Chan naow raï, Thi-naï, Daï-maï, Maï pan ha, Tok-logn, Vodka-Gini, Condom, Thaï Massage, Amulette, Ananas, 7-Eleven, 1500 Bats, Boum-boum, Ladyboy, Relax, Natural woman, Exchange, Nescafé, Soi, Keep left, Tatouage, Loy Kratong, Mo Chit, Eléphant, Thonburi, Sala Daeng, Boris. <

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7 novembre 2008

Thanon Sathorn, hôtel

> Il fait chaud et je suis entouré de buildings au réveil. Il est 8h03 ici, je dois changer l'heure de mon téléphone. กรุงเทพมหานคร (Bangkok) s'étend tout autour de moi, je suis vierge comme au premier jour. Le pied. <

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6 novembre 2008

Aéroport de Doha (Qatar)

> 00h40 (22h40 en France). Les impatiences, les fatigues, les errances dans des allées vides, les crampes, les envies de fumer après quelques heures d'interdiction sont internationales. Je ne reviendrai sans doute jamais dans ce pays pour le visiter et je n'y aurai rien vu, rien compris. Seulement vécu l'espace fumeur où chacun se regarde avec curiosité et intérêt, zone qui doit ressembler à quelque chose près aux balcons enfumés qui donnent sur le brasier de l'enfer. Après un vol vite passé de six heures et demie, le moment est à l'assoupissement sauvage entre les sièges et les coups de balais des employés. <

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4 novembre 2008

&gt; Il est temps de repartir. &lt;

> Il est temps de repartir. <

2 décembre 2007

Le retour

> La France est grise, le cœur serré et inutile je devine que les choses seront inchangées. Ces jours à découvrir Athènes (du 20 au 26 novembre), puis Istanbul (jusqu'au 2 décembre) ne peuvent suffire pour changer de point de vue sur ma ville réelle. <

1 décembre 2007

&gt; Un voyage comme celui-ci se fait tout seul.

> Un voyage comme celui-ci se fait tout seul. J'ai pris l'habitude de trop marcher, de m'attabler simplement pour une soupe aux lentilles, m'accouder pour un ayran, boire un thé chaud. Ce n'est pas un problème loin de là, mais c'est assez peu confortable pour deux personnes : en voyageant seul, on se tait, on perd son souffle à marcher et non à discuter ; les moments pour parler sont relatifs aux remerciements ou à la direction. En voyageant à deux, on prend le temps de se poser à une table pour échanger, on équilibre les découvertes, on concède. Ce voyage est celui de ma solitude épanouie. <

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1 décembre 2007

&gt; Derniers instants, derniers appels à la

> Derniers instants, derniers appels à la prière qui me bercent et me remplissent comme au premier jour. Une cheville fatiguée. Suis-je habitué à Sultanahmet ? Suis-je imprégné comme il faut ou me reste-t-il des réflexes grossiers de touriste ? On s'en fout en fait, puisque je suis bien.

Il y en aurait des choses à dire sur la Turquie, l'Europe, Istanbul et les fantasmes que nous avons avant de poser nos pieds dans les rues pentues d'ici. Oui le dépaysement est total, non ce monde n'est pas si éloigné du nôtre.

Les femmes voilées sont d'une beauté que je n'avais jamais vraiment estimée. Leurs yeux et leurs traits sont finement aiguisés grâce à ce morceau de tissu très coloré qu'on épingle délicatement. Elles nous sont peut-être des icônes, des rêves occidentaux impossibles ou des marques d'un temps et d'une culture dépassés. Elles me paraissent surtout être d'une féminité troublante et intimidante. <

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30 novembre 2007

Koca Sinan Paşa Türbesi

> Thé, fumée opaque, regard panoramique, mélange sonore. Une heure de délice oriental alors que les locaux jouent au tric-trac sagement et causent de quoi, sirotent et ne se soucient guère peu de votre imprudence de vouloir les imiter un peu. Fumer le nargilé jusqu'à l'étourdissement, voilà le parcours d'un soir.

Les jeunes ont compris votre différence, les chats et leur descendance se faufilent sous les canapés rouges aux broderies dorées, sous les tables basses. A cette heure, à cet endroit, ils ne veulent pas manger, il n'y a rien à quémander, mais le labyrinthe humain est propice au jeu de cache-cache.

Et on ressort comme on entre par un cimetière de tombeaux musulmans. Notre fumée laissée derrière comme des fantômes. <

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30 novembre 2007

Eminönü à Anadolu Kavaği

> Le Bosphore, vers la Mer noire.

J'en ai beaucoup entendu parlé, souvent contourné du doigt sur une carte pour pointer des sites terrestres anciens ou contemporains. Aujourd'hui, je glisse dessus. Ça ne ressemble à rien que je connaisse. Deux rives se font face et n'appartiennent pas aux mêmes logiques. Des maisons partout, beaucoup de luxe d'abord, puis retour au minimal. Des minarets qui percent le ciel. Ce ciel dont on croit en cette saison qu'il est toujours couchant. A peine levé, le soleil couvre Istanbul d'une lumière fatiguée, douce et le soir n'est jamais bien loin. A 17h maximum, c'est la nuit début décembre. A midi, ce n'est pas tout à fait le jour.

L'hiver est différent. Les têtes de la rive asiatique que l'on croise sont habituées à sa rudesse. On croit sentir le souffle cinglant qui rythme l'Est de la Turquie. Les oreilles se couvrent quand même d'une laine épaisse, les chiens siestent près des poêles ou des kebap, vers les voitures qui viennent de se garer et les chats se font plus affectueux. A 15h, votre corps d'européen emmitouflé n'est pas prêt à s'endormir, il veut lutter contre le froid qu'il ne connaît pas. En vain. Tandis que le gamin comme le vieux traînent encore cinq heures plus tard dans la rue.

Que le thé est bon à cet endroit. J'entends une famille russe revigorée naturellement et moi je me blottis dans le canapé double, coussin rouge, coussin vert. Retour vers la ville et le soleil est déjà caché par les nuages bas et le relief entourant le Bosphore. J'ai envie de retourner au hamam, voire de fumer le narguilé. <

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29 novembre 2007

Le hamam, Türkeli Caddesi

> Un quartier paumé... La venue d'un étranger dans un hamam au mois de novembre vers 21h00 semble inhabituelle, voire impossible. Se serait-il trompé d'adresse ? De plaisir ? On finit par se comprendre et l'hôte vous gère comme un jeune écolier timoré et inquiet. Il vous parle mais aucune discussion n'est possible et c'est là que tout se tisse.

Il m'apprend les gestes quotidiens de son pays, anciennement créés. Les uns après les autres dans un décor de marbre encrassé, salpêtré et de bois teinté à la brou de noix. L'ouverture des robinets, le mélange des eaux dans la vasque, l'énergie du frottement du crin, l'onction bouillante et répétée, le déplacement vers l'estrade centrale et octogonale et la confiance de laisser ses os à la merci de son expérience. On suit son timing. Puis la cigarette dans le salon d'entrée près du réchaud.


Et lorsqu'on paie pour le remercier, alors qu'on ne sait pas vraiment quoi donner et qu'on s'en fout, son visage qui s'illumine pour si peu et rend au jeune écolier qu'on était un statut d'homme respectable et droit... <


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28 novembre 2007

&gt; On entre dans un ventre quand on se perd

> On entre dans un ventre quand on se perd dans le grand bazar. Tout est fait pour retrouver le temps des caravansérails, des échoppes ambulantes et des premiers grands commerces. J'hésite à m'attarder sur les instruments de musique, les jeux en bois et en marqueterie, la tabletterie, les épices... Peut-on savoir qu'il en existe autant quand on vit en Europe de l'ouest ?

Je ne m'achèterai rien cette fois-ci. Par timidité certainement et par plaisir de prendre déjà tout avec les yeux et de le ramener. On nait acheteur ou on nait contemplatif... (une manière de se rassurer, certes).

Un artiste finit un tapis juste en face. Il y a quelque chose de magique dans sa concentration. Son savoir-faire me rend serein. Sa bobine défile, ses gros ciseaux coupent parfois le temps sèchement mais respectueusement. Aucune hâte dans tout cela. <

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27 novembre 2007

&gt; La douane fut longue et définitive pour l'un

> La douane fut longue et définitive pour l'un d'entre nous. Les derniers montés sont les premiers souriants. Commence le ballet des rencontres éphémères. Tout voyage mérite son appréhension, car elle part vite. On trouve son couchage, on essaie de se fondre dans la population et on devient à quelque chose près un passant.

J'ai enfin entendu le muezzin à la prière du soir. <

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26 novembre 2007

Route de Thessalonique

> Les lampadaires sont comme partout ailleurs. Ils se dégomment les uns les autres et s'entassent dans notre passé comme les bons et les pires souvenirs. J'aime le ciel étoilé au-dessus d'eux. Le ciel de la plénitude.

Le ciel est gris et la campagne inondée comme prévu (certains disaient qu'on ne pouvait pas passer ces jours-ci par cette frontière). Pas beaucoup de vie. Un chien et son maître pêchant au filet sur un bras de rivière vaseuse. Un homme de dos sur son cheval.

Il reste encore quatre heures de route avant de rentrer dans la ruche. Quatre heures pour se déshabituer d'une solitude attendue et appréciée. <

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26 novembre 2007

&gt; J'attends l'inconnu. Et j'ai finalement

> J'attends l'inconnu. Et j'ai finalement quitté le confort d'être attendu. Je dois apprendre une autre façon de dire "oui", "bonjour", "merci", "s'il vous plait". C'est important. Je ne veux pas non plus oublié ces mots furtifs appris ici. La gare routière vit comme en France. On attend sans patience et on s'interroge sur ce qui va arriver... Pas grand chose à part le choc, la timidité, l'humiliation peut-être et le bien-être. Je m'enfoncerai tout à l'heure dans la campagne grecque vers l'Orient.

Un car, vingt heures de route. Mais je sais que j'aurai aimé une fois redevenu citoyen contribuable français. Je pense à fuir (18h00, je bois une Amstel comme tout bon européen que je suis). <

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19 novembre 2007

Athènes - Le Pirée

> Si le chaos latin existe, il s'agit surtout d'un millefeuilles de vies. Un imbroglio de stores, de murs sales, de chiens errants, de chats chassant le pigeon, de stades et de ballons, de taxis jaunes. La vraie stratigraphie n'est pas archéologique mais humaine.

La ville foisonne, les vies croisées nous calment notre fierté d'être d'ailleurs. Puisque finalement, nous ne sommes rien et non perceptibles. <

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19 novembre 2007

&gt; Je survole des terres que je ne connais pas.

> Je survole des terres que je ne connais pas. Des îles, je crois, dont les plages immenses ne sont que des traits fins et ocres. Des montagnes fixées au champ cotonneux du ciel que nous perturbons. Car s'il existe des perturbations, c'est toujours et simplement de notre fait. Je vois cette petite île entourée d'une aura turquoise. Cette masse nuageuse que l'on croirait ressembler à la banquise. Mais quelle est donc cette vie au-dessous de moi dont j'ignore tout ? <

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