Publicité
La Route du Crabe
30 novembre 2008

Bangkok, le blocage

> En arrivant par avion de Krabi, l'agitation de l'aéroport international ne me préoccupe guère. L'accès aux départs est en effet complètement impossible à cause d'une dizaine de kilomètres de trafic interrompu sur la highway. Le conducteur du taxi me parle probablement du P.A.D., mais je ne comprends pas grand chose.

Le lendemain matin, j'étais donc bloqué comme des milliers de touristes à BKK ; mais en très bonne compagnie et dans un confort urbain presque habituel.

Les infos détournent la réalité. Je me suis promené dans une ville sans changement, sans stress supplémentaire, sans démonstration sécuritaire renforcée. J'ai eu seulement beaucoup de mal à obtenir des nouvelles auprès de ma compagnie aérienne sur un retour prochain. Alors, j'en profite pour sortir de la capitale et découvrir un immense chedî et un pont un peu trop connu.

Ambassade contactée et prévenue de ma situation (ouais, le message inspiré par les conneries de Boris a sûrement été pris au 2e degré), rien ne semble m'assurer du vol de samedi 29 novembre ; d'autant que les pourparlers entre le gouvernement et le P.A.D. n'avançent à rien. Puis Qatar Airways me prévient à 11h que je peux profiter d'un rapatriement vie l'aéroport militaire d'U-Tapao. Rendez-vous à 13h dans Sukhumvit à l'hôtel Amari Atrium. Rangement et départ trop précipités à mon goût comme si je quittais une femme avec qui j'avais mal couché. C'est bien tout le contraire que je voulais ressentir en partant. J'ai aimé cette femme et notre nuit. Je regrette de n'avoir pu trainer une dernière fois dans les rues polluées, odorantes et bruyantes de la capitale, de n'avoir pas pu vivre encore les sourires et les gestes habiles d'ici.

La violence existe aujourd'hui. C'est quand les farangs se précipitent au comptoir pour obtenir leur place dans l'avion. Se marchent sur les pieds ou s'agacent mutuellement. Et cet énervement sidère les Thaïs tellement prompts à nous aider. Nous sommes des dangers, des incarnations parfaites du préjugé et de l'irrespect. Les mercis étaient à peine murmurés, les sourires non rendus. <

image_voyage

8

Publicité
28 novembre 2008

Nakhon Pathon

> Vendredi midi, je pénètre dans un bus "Second Class" mais plus que confortable pour les deux heures de trajet qui m'attendent. Tous les visages se figent et ça me rend petit, très petit. Je file là où il reste de la place, au fond.

Premier arrêt, une dizaine d'écoliers en uniforme rentre dans le bus. Il ne reste qu'une seule place à ma droite, mais aucun d'entre eux n'ose s'approcher... Jusqu'au moment où la contrôleuse (quelle magnifique présence à chaque fois tout au long de mon séjour) guide une jeune fille vers le siège vacant. Et là, tous les copains et copines pouffent, se moquent gentiment de moi et d'elle à côté. Tout m'incite à rire avec eux, ils me considèrent comme un canard dans une couvée d'aiglons. Mais c'est si rassurant d'être entouré comme cela.

Je suis un Farang. Les gens sourient aux Farangs, rient avec eux si vous souriez ; vous inspectent si vous êtes ouvert. Et apprennent autant que nous apprenons à leur côté. Évidemment puisque le partage est accepté, puisque le partage est la clé d'un voyage. <

image_voyage

7

27 novembre 2008

BKK, tags 3

> Akane, Farang, Coup d'état, P.A.D., Inside, Around, QATAR, Suvarnabhumi Airport, Don Mueang Airport, Gavroche-Thaïlande.com, S3 (ou V2), Chitlom, Jaune, Ploenchit Center, Somchai Wongsawat, U-Tapao, 2000 Bats, Coup d'État, Handsome, Décalage, Lumphini Boxing Stadium, Suan Lam Night Bazaar, Ray-ban, Rock Thaï, Jazz, Vip Room, 59e étage, Fashion Massage, Briquet... <

9

image_voyage

24 novembre 2008

Ko Phi Phi

> L'île ressemble à un autre paradis où les anges boivent des bières ou des cocktails à la paille dans des seaux en plastique, où les anges regardent le feu maitrisé sous forme de jeu par les autochtones, où les anges savent nager avec des poissons merveilleux, où les anges sont obliger de se référer aux gardiens de l'Eden (des rabatteurs) pour dormir et parcourir l'endroit. Certains se couchent tôt parce qu'ils plongent le lendemain, d'autres arpentent les bars ou les dancefloors.

Bida Nok, 53 minutes dans une eau à 30°C, à une profondeur moyenne de 11,3m, avec une visibilité de 20 mètres. Malong, 61 minutes dans une eau à 30°C, à une profondeur moyenne de 10,4m, avec une visibilité de 15 mètres. La liste serait longue pour citer les différents poissons, végétaux vus dans cette mer d'Andaman. Mais je ne connais même pas leur nom exact et vu que là, je les ai entendu en anglais... Nager avec des tortues entre les poissons multicolores, ça reste quand même un rêve de gosse.

ชื่อภาษา (Phang Nga)... La fusée est partie faire son job. La guesthouse ressemble à une planque de policiers dans un ghetto new-yorkais. J'hésite entre prendre un bus pour douze heures de trajet sans voir le parc naturel ou prendre un avion à Krabi afin de profiter de ma demi-journée ici. L'objectif est de rentrer à BKK pour une dernière soirée. Je vais au final trainer encore un peu dans la mangrove, entre les pitons calcaires (le système karstique) et les spots touristiques. Le village lacustre de Ko Panyee, même s'il a des allures de pièges à touristes, conserve une originalité tout à fait étonnante : il s'agit d'une implantation musulmane ancienne au pied d'une roche dont la verticalité est vertigineuse. Et la mosquée veille les baraques qui survolent la mer et les viviers. <

6

image_voyage

23 novembre 2008

La fusée Boris

> Rendez-vous réussi à Krabi Town avec pour suivre un programme flouté, mais qui finalement sera sans craquelure. Découverte en moto des éclaircies qui veulent bien traverser le système dépressionnaire actuel, des plages à touristes (magnifiques), des chemins de traverse, des bosses qui bousillent les appareils photographiques, des chiens dans les impasses, des bungalows cheap or not, des peurs idiotes dans une nature inconnue, des mangroves, des biceps de mon acolyte et de sa maitrise du 2 roues...

On prend le luxe de se baigner avant de dîner, accompagné à chaque mouvement par le plancton phosphorescent. Au loin des halos issus des lampes des pêcheurs. Les étoiles suivent nos conversations et nos digressions, nos concepts et nos tentatives de définitions des choses, des vies, des attentes. Ce sera une soirée sans bière, entourés de la jeunesse locale pour mater un match de foot sur grand écran.

Le lendemain, on serre notre timing, mais on s'arrête pour bouffer et on embarque pile au bon moment. <

5

image_voyage

Publicité
21 novembre 2008

Ko Phan Ngan

> Une autre terre perdue dans le golfe de Thaïlande, connue pour les Full Moon Party. Tout dépend de chacun et aussi de la saison qui a bien voulu laisser s'accrocher au sommet de 637 mètres un amas nuageux qui va conditionner ma découverte. L'arrivée s'est bien déroulée sur des eaux lumineuses et calmes. Les pistes sont malgré tout gorgées d'eau de pluie ; elles sont rouges comme vers Soppong et plus difficiles à suivre. En résumé, le deux roues que j'ai loué est dégueulasse (je le laverai avant de le rendre) et mes chaussures sont boueuses. La plage qui ressemble à une zone abandonnée est en plein vent et les rouleaux sont lourds quand ils s'écrasent à mes pieds que suivent trois chiens errants. Le vent agite tous les cocotiers. Un gars dans sa hutte posée près de la piste principale me propose tout : gasoline, bouffe, herbe, filles, alcool. Comment peut-il avoir tout cela dans 10 m² ?

Je prolonge la découverte au nord-ouest de l'île... Je trouve enfin un zest d'Eden : hamac installé là par magie, mer huileuse et bleue, rochers ronds sur fond de couché de soleil voilé, barque de pêche. Il aura fallu passer par une autre plage ruinée par les vents d'ouest et errer en moto... Et prendre une route parmi tant d'autres. C'est le hasard qui construit les choses, pas les guides ou les cartes postales, ni les plans donnés, ni les soleils de l'été.

Soirée dans un repère d'expatriés à majorité anglophone, histoire de rester dans les parages de l'embarcadère. Ils ont rompu leur ancienne vie, fuit quelque chose. Ils prétendent qu'ils sont heureux comme cela sans passé, sans compte à rendre. Ils ont tous un verre à la main sans interruption. Ils boivent et finissent par se plaindre du manque d'argent. Le rêve de l'île est un peu terni. Ils vivent tous avec une Thaï, mais ils sont profondément seuls. Constat d'un auto-bannissement. D'un rêve légèrement foiré.

Nouveau bateau pour le continent. J'opte pour le Night Boat, particulier semble-t-il. En effet, je ne suis pas déçu : nos couchettes alignées sur le deuxième pont, la mer qui frappe les bois du bateau, le troisième pont au ras de l'eau qui sert aux machines, aux boatmen et aux toilettes. Traversée sans encombre aux balancements sympathiques. Réveil à ชื่อภาษา (Surat Thani) vers 5h30 du matin. La pluie dégouline de partout. Les moines commencent leur tournée d'aumone. Et je patiente pour le prochain bus. <

4

image_voyage

20 novembre 2008

Koh Tao

> Je fais la liste des mécontentements… Détritus partout, bouteilles de bières en verre sur le sable fin de la plage ou coincées dans les racines des cocotiers, pubs et magasins pour les « gens cool » (colliers reprenant le bestiaire des animaux les plus hype de la planète, piercings, tatouages aux motifs répandus à la pelle sur les biceps, les mollets ou les dos des touristes), télévisions avec transmission des matchs de football, défiguration relative du trait de côte. Et sous la pluie battante, cette vision critique ne fait qu’empirer.

Le paradis change probablement de position durant l’année. La mer turquoise, le cocotier qui assombrit le sable blanc ne veulent pas de moi ? Je suis là pour plonger de toute façon. Certes la visibilité ne sera pas aussi parfaite qu’on me l’avait chantée et la luminosité un poil manquante. Et alors, la vie reste active et intègre là-dessous qu’il pleuve ou qu’il rayonne.

Twin Rocks, 48 minutes dans une eau à 28°C, à une profondeur moyenne de 17,6m, avec une visibilité de 5 mètres. Sai Ree Riff, 47 minutes dans une eau à 28°C, à une profondeur moyenne de 8,2m, avec une visibilité de 5 mètres (juste en face d'une plage privée, attirant par navette les inconditionnels du paradis perdu). J’ai vu des choses, des centaines de choses. Cela suffit pour un baptême dans des eaux presque équatoriales. C’était le monde de Némo ou de Cousteau en vrai.

Je prends le bateau à Ban Mae Hat pour changer d'île. <

3

image_voyage

20 novembre 2008

Vers Koh Tao, traversée

> J’ai filé vers 6h00 du matin avant que le propriétaire du bateau ne rapplique. Ok pour une traversée de cinq ou six heures prévue dans des conditions climatiques normales… Sauf que là, au levé il faisait un temps gris et on sentait que le vent avait forcé. Je modifie mes plans en souhaitant trouver un bateau plus rapide et je pars conseillé par un taxi vers un embarcadère qui ressemble à un embarcadère... Sans dire merci, je le concède.

Les impatients se ruent sur cette jolie passerelle qui s’enfonce dans la mer. Derrière les nuages, peut-il y avoir un soleil suffisamment puissant pour les chasser et calmer le temps ?

Nous sommes 150 passagers environ en direction d’une île aux accents paradisiaques selon les rumeurs et les brochures. Mais dehors, il y a des creux de 4 à 5 mètres et je ne me rappelle pas avoir vu cela d’aussi près. Au bout d’une demi-heure à peine (il est 10h00) et de deux ou trois éclats de rire conséquents des mouvements impressionnants du catamaran, l’atmosphère change. Les gens réclament les uns après les autres des sacs et oublient leur friandise coincée dans le filet du siège de devant. Et le chaos commence. La mer est démontée, le bateau bringuebale. Sur 150 personnes, j’estime que 125 vomissent sans presque aucune interruption. Je mets mon casque sur les oreilles et écoute la musique à un volume élevé. Avant j’ai conseillé à une Suisse et à sa jolie amie canadienne de regarder l’horizon par la fenêtre ou de sortir sur le pont arrière. Elle m’a répondu que c’était impossible de voir l’horizon à cause des vagues et de la danse du bateau. Malgré la musique, j’entends les plaintes, les cris et les étouffements dans les sacs qui ne cessent de se remplir. Les visages sont blancs et j’imagine la douleur que les passagers malades vivent. D’une, l’organisme faillit et de deux, dehors c’est parti pour nous agiter durant deux heures et demie.

Je vis plutôt bien ce moment sentant parfois mon cœur fragilisé (j’ai fait la bêtise de regarder le film retransmis sur la télévision, un truc violent et bruyant qui ne va pas améliorer l’ambiance), mais j’avoue que je fais partie des chanceux de la matinée. Les visages sont livides maintenant, il paraît que certains ont décidé de boire un tas de bières sur le pont (ils reviendront à l’intérieur trempés comme des noyés). Je porte mon foulard jusqu’au nez et respire par la bouche. Le problème de cette situation est la contagion et même les hôtes et hôtesses reniflent de temps en temps le contenu d’un flacon pour tenir bon. Les passagers vivent un enfer, eux qui arriveront sonnés voire dégouttés dans un Eden annoncé par les cartes postales, mais aujourd’hui plutôt grisâtre et pluvieux. Même pas de récompense dans l’immédiat. Putain de traversée, ça aura vraiment valu le coup d’éviter le ferry boat rouillé et son périple dans les eaux blanchies. <

19 novembre 2008

Vers Chumphon

> Trajet en bus à nouveau, dans un état à peu près réparé. Des médicaments achetés à Chinatown dans une pharmacie sortie directement d’une bande-dessinée. Je prends l’option d’une traversée de nuit déconseillée par mon guide de voyage dont la couverture vient de se déchirer, mais toutefois mentionnée. Soit il faut être marin, soit il faut être suicidaire, je ne capte pas le problème en fait. On verra tant qu’il y a des bouées de sauvetage ou mieux des gilets, dans une eau à 27°C, on peut tenir quelques heures !

Ok mon énième plan prévu tombe à l’eau. Je me retrouve sur un terre-plein sans quai face à une sorte de cargo rouillé. Son capitaine installé sur sa moto avec une femme et bientôt chez lui m’indique qu’il ne partira pas ce soir, mais qu’il pourra m’emmener à Koh Tao demain matin à 7h00. Ce truc doit servir à transporter du fret plus que des passagers. Je demande si on peut dormir dans le coin. Réponse négative. Il me propose alors de dormir dans son engin flottant : on escalade les planches de bois, contourne la grue de levage et il me montre une sorte de dortoir à peine occupé… Il change d’avis et me propose sa cabine équipée d’un petit lit sur lequel est déposé négligemment un chapeau en cuir style cow-boy. Il me donne rendez-vous demain matin et s’en va. Je sors pour allez me débarbouiller dans les toilettes en bord de route. Je scrute un peu ma zone d'échouage...

Il pleut sévèrement, le ventilateur que j’ai fini par allumer sans permission chasse un peu les moustiques en perturbant leurs trajectoires de vol. Mon foulard protège le visage. Un membre de l’équipage traverse la cabine, me salue et vu que son programme télévisuel est fini va se coucher je ne sais où. L’orage risque de perturber mon plan pour demain. Il faudrait que je dorme, j’ai la chance de ne pas être vraiment dehors. Mais les reflets lumineux dans la pluie et le bruit des gouttes sont beaux à voir/entendre. <

image_voyage

image_voyage

18 novembre 2008

BKK, tags 2

> Please tidy room, Southern Bus Station, Chinatown, Leng Noi Yee, Oil Massage, Hua Lamphong, Sauna, Do not disturb, Piscine, Sirha, Siam, Lumphini Park, Apnée, Facebook, Exchange, Siam Bank, Coca-Cola, Pharmacie, 7-Eleven, Singha, Planning... <

1

image_voyage

17 novembre 2008

Retour vers Bangkok

> Grosse fièvre ajoutée à un réel problème de digestion. On ne rencontre pas des gens au moyen de cigarettes échangées contre un verre de whisky sans quelques aléas. Depuis mon premier verre, j’ai le ventre intégralement en feu. J’écume les bouteilles d’eau comme les WC publics. C’est dans un état très fragilisé que je rejoins la capitale avant la nuit. Je dois admettre que l’alcool artisanal est un foutu piège pour mon organisme (ajouté certainement aux épices maintenant consommées en masse), je vais arrêter ce genre d'écart à moins de rédiger un guide touristique et technique sur les styles et options des toilettes publiques thaïlandaises. Je vais aussi soigner ma toux aggravée depuis le froid des longues escapades en montagne. <

16 novembre 2008

Chiang Khan

> Avouons que parfois mon manque d’organisation a ses petits inconvénients… Attendre encore trois heures dans une station à l'air libre, ne pas avoir le bus qu’il faut au final, monter dans un autre histoire de se rapprocher, arriver quelque part et se demander où on peut dormir, comprendre qu’on ne trouvera rien ici pour ce faire, puis sourire quand un vieil homme surgit en moto décidé à vous emmener derrière lui pendant 30 kilomètres, soit une heure de route pour 400 Bats, alors qu’il fait nuit noire et que le bitume est régulièrement arraché.

Mais en attendant, vivre dans ce bus comme tous les usagers, voir le couché du soleil sur le Mékong et les champs savamment cultivés, traverser les villages-rues aux vies écoulées principalement en dehors des maisons, sentir parfois les regards étonnés des personnes… Et digérer une incompréhensible rencontre, une expérience étrange, une sensation de partage, une impression sincère de respect entre deux individus incompatibles mais se touchant réciproquement.

J'ai encore loué une motobike pour filer vers l'Est et découvrir une grotte lugubre infestée de moustiques qui est en fait un sanctuaire bouddhiste. Pour filer vers l'Ouest et monter au sommet d'une colline où se dresse un énorme Bouddha veillant sur le fleuve et les deux pays qui le bordent. Pour me poser auprès d'un embarcadère rempli de marchandises à destination du Laos. Je n'ai cessé de me perdre sur les pistes, croisant la route des écoliers, d'un serpent, d'un chien bêtement agressif, de pêcheurs rigolards. J'ai encore bu un verre de whisky local... <

chiang

image_voyage

15 novembre 2008

Nong Khai

> Encore une arrivée tardive qui m'empêche de dormir là où je l'avais prévu... Autre événement d'importance et qui cause la fermeture de tous les commerces et l'extinction complète de l'animation urbaine, c'est aujourd'hui la crémation de la sœur du roi. Tout le monde se recueille devant la télévision. On m'accueille toutefois dans une guesthouse qui borde le Mékong. Ce sont deux Laotiennes (elles viennent donc du pays en face) qui vivent ici et se chargent quand elles ne sont pas au bar d'à côté pour chauffer les clients étrangers de tenir la maison. Pour une fois, je vais passer la soirée entière sans bouger. Demain j'irai découvrir หนองคาย (Nong Khai). <

14 novembre 2008

De Soppong, retour à Chiang Mai

> En revenant de l’excursion dans les montagnes, éreinté par les cinq heures de route, mais profondément touché par les rencontres (les écoliers à 7h00 du matin sur les chemins de terre, les autres conducteurs de motobike, les habitants de ces communautés reculées qu’on ne rencontre que lorsqu’on se perd, les vendeurs patients installés sur les routes, les personnes embarquées à l’arrière des pick-up, les femmes un enfant au bras) et sérieusement ému par les points de vue ou les villages (Ban Mae Lana, mon objectif principal) trouvés au détour de pistes difficiles et de foirages complets d'orientation, je devais prendre le bus de 20h et voyager toute la nuit. C’était un programme assez bien ficelé pour une fois. J’avais promis de repasser dans un bar en bordure d’une artère hyper fréquentée pour dire bonjour et boire une bière. J’avais aussi prévu de passer une heure de massage entre les mains de la demoiselle dont j’étais tombé amoureux deux jours auparavant.

Le programme fut perturbé. Le jeune patron originaire de Bangkok me proposait de rester pour passer la soirée avec sa famille réunie pour les vacances : son petit frère derrière le bar, sa sœur aux yeux intriguants, son cousin businessman et sa jolie femme… J’avais déjà bu un verre d’alcool incolore fabriqué localement dont je n’ai même pas retenu la phonétique (une sorte de whisky proposé lors d’une pause en moto en échange d’une cigarette et d’une discussion pleine de mimes et de rires ; les quatre hommes qui bossaient à deux pas dans un site de chutes d’eau s’étaient moqué de mon look). Maintenant, au bar, on enchaînait bière et whisky en parlant de la vie en général, de la musique et de nos vies en particulier. L’horloge tournait, je ne voyais plus très bien comment j’allais éviter de ne pas rater le bus.

Avant de partir manger, j’avais encore subi les moqueries de la masseuse sur ma barbe, revu mon amoureuse, et donné à un éléphant guidé dans la rue devenue déserte des morceaux d’ananas prédécoupés ; ses yeux étaient aussi brillants que les nôtres et aussi malicieux que ceux de la petite sœur ; sa peau rugueuse et recouverte de poils devait être aussi étrange pour moi que mon visage pour les deux masseuses d’en face.

Une fois la soirée finie, le ventre rempli d’alcool et d’épices fortes, la sœur partie avec des mecs on ne savait où, le petit frère couché, évidemment mon hôte me proposa une délicatesse. Je m’y attendais. Une rencontre ne peut-elle être jamais gratuite ? <

soppo

image_voyage

13 novembre 2008

De Pai à Soppong (Cave Lodge)

> Je peux enfin prendre le temps d'écrire. Après avoir roulé durant environ cinq heures, le cul posé sur une motobike déjà bien cylindrée à mon goût (l'idée de louer une moto plus puissante aurait été fatale), je suis vidé. La fièvre française que j'avais laissé à Doha reprend.

J'ai traversé des montagnes qui jouxtent l'ancienne Birmanie. Pris je ne sais combien de virages en espérant faire une boucle pour revenir sur เชียงใหม่ (Chiang Mai). C'est impossible, même en partant à 5h du matin demain, je verrai ชื่ออักษร (Mae Hong Son), mais je n'arriverai jamais à temps pour rendre ma location, repasser au massage et prendre le bus vers l'Est et le Mékong.

Arrêt dans un endroit assez particulier. Je compte bien me faire dévorer par les moustiques, sauf si une salamandre ou deux traînent dans les parages, mais mon lit est unique en son genre. Un anglais probablement amoureux d'une Thaïlandaise s'est installé ici pour créer une minuscule colonie paisible, bricolée en bois (teck et bambou) sur une pente qui dégouline doucement vers une rivière. Ils ont des enfants, le grand-père britannique est aussi de la partie.

Je me tente une baignade dans l'eau marronnasse. Une bière et une assiette auprès du feu central. Une lecture juste avant de filer dans ma hutte pour dormir. Il y aura des bruits toute la nuit autour de moi, sous mon lit. Je vais forcément bien dormir à l'abri de cette moustiquaire, vu mon état.

Je vais lutter contre cette fièvre française aussi. <

image_voyage

31252256_bis

12 novembre 2008

Chiang Mai

> Nuit sur la route au cœur du quotidien des Thaïs. Puis un palace à quelques mètres du centre offert par le hasard (enfin par le propriétaire des lieux dont le regard aiguisé capte tout de suite le touriste fraîchement débarqué). Une maison traditionnelle du grand-père transformée en guesthouse.

เชียงใหม่ (Chiang Mai) a aussi son degré d'incompréhension. Prostituées aux mains de vieux blancs... Aucun sentiment ou avis possible là-dessus. C'est trop tôt, trop facile, trop complexe.

Loy Kratong... Les Thaïlandais ont rempli le ciel noir d'étoiles cette nuit. Une fête magnifique, bruyante, jeune et lumineuse. Ça pétaradait dans tous les coins, ça riait, ça gaspillait des briquets pour faire monter tout en haut des vœux et des enchantements. Puisque mon lampion volant a disparu sous mes yeux, mon propre souhait sera-t-il exaucé ? Après deux essais complètement ratés (et oui, on ne s'improvise pas autochtone même avec la meilleure volonté du monde).

Puis, le passage dans la boutique de massage juste à côté de mon gîte. Le glissement du Thaï Massage vers le Oil Massage et deux heures de partage et de rires... Non je ne suis pas un chat, non je ne suis pas japonais, non je ne ne tousse pas seulement à cause de la cigarette, non je ne suis pas marié. <

image_voyage

jjj

11 novembre 2008

Sukhotai

> Arrivée à l'aube à la station en moto pour prendre le bus de อาณาจักรสุโขทัย (Sukhotai). Merci à mon hôte de Bangkok pour la leçon de Thaï. L'usage des nombres m'est déjà précieux.

Fête traditionnelle déjà entamée dans la vieille cité et déjà appréciée à BKK avant hier : ลอยกระทง (Loy Kratong). C'est ici qu'elle serait née, je n'en verrai qu'un petit bout, mais l'agitation est belle à sentir. Je me perds en vélo entre vieux édifices et échoppes éphémères ; deux adolescentes rient, me demandent gênées si je veux bien être pris en photo ; les choses se préparent doucement... Je n'ai pas trouvé de lit pour ce soir, j'attendrai la tombée de la nuit et déciderai alors. Tout va s'illuminer, des visages aux statues, des étendues d'eau aux stûpas. J'improviserai pour ne pas manquer la soirée ici.

Aucune place disponible pour dormir dans Sukhotai. Il est 20h00. La situation est simple alors, attendre à la station le prochain bus qui m'emmènera plus au nord. J'en profite pour manger sur le bord de la route une "noodle soup" avec les habitués et les chiens errants. Puis je commence à patienter sur un siège en plastique usé. Il faut attendre plus de quatre heures entouré de la "mafia locale" (comme ils disent dans le Routard). Une cigarette donnée à celui qui a la mine la plus patibulaire et me voilà entouré de tous les conducteurs édentés ou non de tuk-tuks, de motobikes et de songthaews. Ils me laisseront pendant une heure leur couchette, avant de me virer poliment pour faire une partie de dés. Les chiens vont chercher notre compagnie toute la nuit, les moustiques nous toucher avec régal. Entre sommeil léger et errance pour se dégourdir, je croise trois nouveaux sourires inoubliables : une fille et son papa qui me demande deux petits morceaux de papier pliés et nés de mon attente, une femme chargée de marchandises pour fêter Loy Kratong demain soir.

Premier bus "first class". Le problème est qu'il est complet. Alors on fait comme les autres, on s'installe dans l'allée centrale debout, on se cale et on attend que des passagers descendent pour prendre leur siège. Au bout d'une heure et demi de coups de frein et de virages, une place se libère au fond loin des moines, entre les derniers sièges et la paroi des WC. Je m'assoupis jusqu'au moment où la contrôleuse me propose un siège libre. <

image_voyage

31252256_five

10 novembre 2008

Ayutthaya

> Rapprochement inattendu avec l'histoire des relations entre le gouvernement de Louis XIV et le royaume de Siam dont il ne reste que quelques pierres bien taillées pour témoigner de l'existence d'une ville royale active entre le 15e et le 18e siècles. Les habitants d'พระนครศรีอยุธยา (Phra Nakhon Si Ayutthaya) souriaient-ils autant qu'aujourd'hui aux "diplomates" français de l'époque, ses enfants étaient-ils si heureux de vous croiser ? Je suis usé et le massage si incroyable d'ici serait le bienvenu. Mais j'attendrai encore un peu pour ne pas en faire aussi rapidement une habitude... Une découverte se savoure et se laisse goûter par petits bouts*.

Demain pour 200 Bats aux alentours de 7h00, je continuerai vers le nord pour une autre cité millénaire, une autre inconnue aimée d'avance. <

* Extrait d'un recueil de pensées d'un vieux sage des montagnes.

31252256_four

image_voyage

9 novembre 2008

BKK, tags 1

> Surasak, Thanon Satorn, Wat Pho, Chao Phraya, Ascott Hotel, Skytrain, Wat Arun, 905, Oil Massage, Ping-pong, Singha, Apnée, Tuk-tuk, Saint-Louis Hospital, Piscine, Saphan Taksin, Patpong, Linda, 3000 Bats, Melodica, Long-tail boat, Sawatdi khrap, Khlong, Sukhumvit, Silom, Chinatown, Kop khun khrap, Thao-raï, Chit Lom, Neung, Song, Sam, Si, Ha, Hok, Djét, Pêt, Gao, Sip, Roï, Sanuk, Tchok-di, Bouddha, Phat Thay, Chedî, A-raï, Maï pan ha, Koun cheu a-raï, Chan naow raï, Thi-naï, Daï-maï, Maï pan ha, Tok-logn, Vodka-Gini, Condom, Thaï Massage, Amulette, Ananas, 7-Eleven, 1500 Bats, Boum-boum, Ladyboy, Relax, Natural woman, Exchange, Nescafé, Soi, Keep left, Tatouage, Loy Kratong, Mo Chit, Eléphant, Thonburi, Sala Daeng, Boris. <

image_voyage

31252256_ter

9 novembre 2008

tRACK 09.11

> 1er morceau de la bande-son de ce voyage qui n'était pourtant pas prévisible. <

Fuck Buttons - Sweet Love for Planet Earth

Publicité
1 2 > >>
Publicité