Bangkok, le blocage
> En arrivant par avion de Krabi, l'agitation de l'aéroport international ne me préoccupe guère. L'accès aux départs est en effet complètement impossible à cause d'une dizaine de kilomètres de trafic interrompu sur la highway. Le conducteur du taxi me parle probablement du P.A.D., mais je ne comprends pas grand chose.
Le lendemain matin, j'étais donc bloqué comme des milliers de touristes à BKK ; mais en très bonne compagnie et dans un confort urbain presque habituel.
Les infos détournent la réalité. Je me suis promené dans une ville sans changement, sans stress supplémentaire, sans démonstration sécuritaire renforcée. J'ai eu seulement beaucoup de mal à obtenir des nouvelles auprès de ma compagnie aérienne sur un retour prochain. Alors, j'en profite pour sortir de la capitale et découvrir un immense chedî et un pont un peu trop connu.
Ambassade contactée et prévenue de ma situation (ouais, le message inspiré par les conneries de Boris a sûrement été pris au 2e degré), rien ne semble m'assurer du vol de samedi 29 novembre ; d'autant que les pourparlers entre le gouvernement et le P.A.D. n'avançent à rien. Puis Qatar Airways me prévient à 11h que je peux profiter d'un rapatriement vie l'aéroport militaire d'U-Tapao. Rendez-vous à 13h dans Sukhumvit à l'hôtel Amari Atrium. Rangement et départ trop précipités à mon goût comme si je quittais une femme avec qui j'avais mal couché. C'est bien tout le contraire que je voulais ressentir en partant. J'ai aimé cette femme et notre nuit. Je regrette de n'avoir pu trainer une dernière fois dans les rues polluées, odorantes et bruyantes de la capitale, de n'avoir pas pu vivre encore les sourires et les gestes habiles d'ici.
La violence existe aujourd'hui. C'est quand les farangs se précipitent au comptoir pour obtenir leur place dans l'avion. Se marchent sur les pieds ou s'agacent mutuellement. Et cet énervement sidère les Thaïs tellement prompts à nous aider. Nous sommes des dangers, des incarnations parfaites du préjugé et de l'irrespect. Les mercis étaient à peine murmurés, les sourires non rendus. <